L’Ogre amoureux - Nicolas Dumontheuil - Futuropolis

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Un conte philosophique lumineux de Nicolas Dumontheuil, à coup d’ogres, de renard et de faux-semblants sociaux !

Œuvre après œuvre, Nicolas Dumontheuil creuse un sillon qui lui est propre, et qui est caractérisé par plusieurs traits. Tout d’abord une fantaisie de tous les instants, avec la capacité de créer des mondes oniriques et délirants, poétiques en somme, comme dans Le landais volant. Des contes philosophiques, ensuite, jamais démonstratifs, toujours justes, sensibles et intelligents, comme avec Le Roi cassé, pour lequel D. Taugis le qualifiait de « véritable caméléon graphique et créatif ». Scénariste, dessinateur, adaptateur d’œuvres littéraires, comme avec La Forêt des Renards pendus, que nous avions déjà souligné comme étant une franche réussite, que ne sait pas faire cet auteur bordelais ?

L'Ogre amoureux - Nicolas Dumontheuil - Futuropolis

Il nous revient avec L’Ogre amoureux, dans lequel un ours et un renard sont pris au piège par un fermier à qui ils voulaient voler des poules : si la peau de l’ours ne fera pas long feu, le renard est amené en offrande au comte de Barback, un ogre à l’appétit insatiable. Ce dernier, qui se sait bête, mais qui rêve d’amour, propose un marché au goupil : qu’il lui trouve une femme à épouser et il ne le mangera pas.

Sur ce canevas très classique, Dumontheuil brode un nouveau conte philosophique, faussement naïf, fable déjantée plus proche du Roman de Renart que de Shrek. Le propos peut paraître loufoque, mais derrière le ton jubilatoire se cache une vraie réflexion sur l’amour, l’insertion des individus dans leur société et l’importance du regard d’autrui sur nous-même.

S’il jouait dans La Forêt des Renards pendus sur une belle palette de nuances de noir et blanc, il laisse exploser ici son talent de coloriste, avec une succession de couleurs chatoyantes, comme pour mieux cacher une certaine noirceur du récit. Voilà encore du bel ouvrage, et l’on attend avec impatience le prochain voyage que nous proposera ce conteur des temps modernes !

(par Tristan MARTINE)

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