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L’Ordre de Cicéron - T2 : Mis en examen - par Richard Malka et Paul Gillon - Glénat

Par Yves Alion le 15 juillet 2006                      Lien  
Le second volet de cette saga dont le monde de la justice est à la fois le cadre et l'objet de tous les regards tient les promesses du premier tome.

L'Ordre de Cicéron - T2 : Mis en examen - par Richard Malka et Paul Gillon - GlénatIl est vrai que Paul Gillon est un vieux routier de la BD, que son savoir-faire n’est plus à louer. Et que Richard Malka, qui est avocat de son état, sait manifestement de quoi il parle. Benjamin de Veyrac, son héros, exerce avec fougue ses talents dans les prétoires. Jusqu’au jour où son monde vacille...

En ce 18 juin 2002, la juge Veron tient une conférence de presse. Elle fustige comme à son habitude les responsables du blanchiment d’argent, parmi lesquels, au grand étonnement des journalistes, elle place les avocats. Il en est un qui est manifestement dans son collimateur, c’est Benjamin de Veyrac, le petit dernier d’une longue lignée d’avocats brillants, directeur de l’un des cabinets les plus en vue de Paris. Une perquisition est ordonnée dans ses bureaux, ce qui n’est pas pour donner confiance à ses clients, pour qui la discrétion est la vertu cardinale de la gestion des valeurs patrimoniales. Ces derniers quittent massivement le cabinet. Pire, De Veyrac est mis en examen.. Il juge les accusations lancées contre lui dépourvues de tout fondement. Sa compagne et associée lui offre de le défendre. Le problème est que la juge Veron a trouvé un ordre de virement de quatre millions d’euros émanant d’une puissance financière russe dont les liens avec la Mafia de l’Est est connue de tous. L’avocat est vraiment dans un sale pétrin, dont il ne se sortira pas facilement. D’autant qu’il lui faudra également comprendre qui a eu intérêt à sa ruine...

Ce n’est pas le moindre atout de cette série (qui devrait comporter quatre volets) de nous rendre immédiatement palpables des actes qui en temps normal semblent un rien abscons au commun des mortels, fussent-ils justiciables. Aux confins des affaires, de la justice et de la politique, les histoires de Richard Malka mises en images par Paul Gillon entrent nécessairement en résonance avec ce qu’il nous est donné de voir et d’entendre depuis plusieurs années. Des histoires de malversations financières à la limite de la légalité, mais que la morale réprouve de toute manière. S’il connaît les arcanes de la justice comme sa poche, Richard Malka est manifestement un pur, qui tente à son niveau de lutter contre l’injustice. N’est-il pas dans le civil lui-même avocat, défenseur avisé (entre autres) de Charlie Hebdo, que son impertinence conduit plus souvent qu’à son tour à fréquenter les couloirs des palais de justice...

Après avoir remué dans le tome 1 les remugles nauséabonds de la dernière guerre (le régime de Vichy frappait d’interdiction professionnelle les avocats juifs...), les auteurs mettent le doigt sur des plaies dont la persistance défie les temps. Le monde des affaires est une jungle où la justice se révèle trop souvent impuissante et les coups tordus ont parfois tendance à se multiplier. Le cinéma use (et abuse parfois) de la dramaturgie des procès, forgeant pour l’occasion un genre cinématographique nouveau. Même si tous les films concernés sont loins d’être à la hauteur d’Autopsie d’un meurtre ou de Jugement à Nuremberg. Il n’est pas sans intérêt que la BD lui emboîte le pas...

(par Yves Alion)

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