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« L’Outremangeur », un film porté par Eric Cantona

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 27 juin 2003                      Lien  
On savait que Cantona était un original. Cette forte tête a suffisamment défrayé les terrains de foot pour qu’il ne passe pas inaperçu. Il cultive sa différence aussi : avouant sa passion pour la peinture, il détonne dans un milieu qui a plutôt la réputation de produire des reconversions plus « viriles », genre entraîneur, homme d’affaires ou malfrat. Cantona, quant à lui, « n’écarte rien ». Si on lui propose un poste d’entraîneur, dit-il à VSD, il examinera la question. En attendant, il joue un rôle de poids dans un film inspiré de la BD éponyme de Benaquista et Ferrandez (chez Casterman, qui ressort à l’occasion une nouvelle édition avec un dossier sur le film). « L’Outremangeur » sort en salle en France le 16 juillet 2003.

« Il a fallu faire un gros travail d’adaptation, confie Thierry Binisti (un jeune réalisateur dont c’est le premier film ; il avait cependant réalisé déjà quelques téléfilms, dont « La Bicyclette bleue »). La bande dessinée proposait le personnage, la situation, dit-il, mais il fallait « nourrir » le film, lui donner une ampleur et une cohérence cinématographiques ». « Gros », « Nourrir », on n’échappe pas à la sémantique. Pour les besoins du film, Cantona a fait comme De Niro dans Raging Bull, il a pris du poids, au propre comme au figuré. Le personnage qu’il joue, le commissaire principal Séléna qui dirige le SRPJ de Marseille, flic autoritaire s’il en est, semble n’avoir qu’un seul ennemi : lui-même et ses 160 kilos acquis à cause d’une boulimie déclenchée par la culpabilité de la mort d’une petite fille qu’il adorait enfant et qui est morte sous ses yeux. Aussi, quand il rencontre Elsa (Rachida Brakni), sachant qu’il est le seul à la savoir coupable du meurtre de son oncle, il lui met un étrange marché en main : en échange de son silence, elle s’oblige à venir partager son repas tous les jours pendant un an. Entre le monstre de chair et la superbe Elsa, d’abord révoltée par ce chantage, s’instaure une relation qui n’est pas sans rappeler « La Belle et la Bête ».

C’est surtout Cantona qui porte le poids du film. Ayant déjà touché au cinéma, notamment dans Le Bonheur est dans le Pré d’Etienne Chatiliez ou encore dans Les Enfants du marais de Jean Becker, il prend ici un vrai risque d’acteur. Quelle que soit l’issue commerciale du film, Cantona est déjà gagnant. Il crève l’écran. Il a eu raison de prendre des risques car, de toute façon, il n’avait pas le choix. Comme le soulignait très justement Olivier Delcroix du « Figaro » lors du débat sur le film organisé par Bo-Doï à Paris BD : « Si le film est un succès, ce sera grâce à lui. Si c’est un échec, ce sera de toute façon de sa faute ». Lourde responsabilité, donc.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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