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L’armée de la résistance, T1 : prélude à la résistance - Par Kim Hong-Mo - Kana (Made In)

Par Baptiste Gilleron le 29 juin 2009                      Lien  
Uchronie en deux tomes, {L'Armée de la résistance} romance le combat des militants coréens pour l'indépendance contre le Japon, dans un univers parallèle teinté de science-fiction.

Le Japon a gagné la Seconde Guerre mondiale et est devenue la première puissance de la planète. La Corée est maintenant occupée, ce qui ne plait évidemment pas au peuple qui commence à se révolter. Mais toute manifestation est violemment réprimée par les robots militaires japonais. Ces derniers sont d’ailleurs à l’origine de nombreux décès et blessés injustifiés. Pour la jeune Soo-hee, le conflit prend toute son ampleur lorsqu’elle voit son amie se faire tuer sous ses yeux.

Auteur militant emprisonné par le passé, Kim Hong-Mo connait la dangerosité des régimes tyranniques et l’importance de la résistance. La Terre sur laquelle il installe son récit est fictive mais les faits, bien que romancés, prennent racine dans l’histoire de la Corée. Le pays fut sous domination japonaise entre 1910 et 1945 et connut 35 ans de massacres et d’exactions, avant de repasser plus tard sous un régime dictatorial à l’origine de l’incarcération du manhwaga [1]. Pour ce diptyque, il réalise son devoir de mémoire mais aussi un hommage à tous les militants coréens et, plus généralement, à tous ceux qui se battent pour leur liberté.

L'armée de la résistance, T1 : prélude à la résistance - Par Kim Hong-Mo - Kana (Made In)
© 2007 by Kim Hong-mo / Chungnyunsa / Kana

Côté réalisation, cette armée de la résistance est hors du commun. Kim Hong-Mo brosse ses planches avec d’épais coups de pinceaux. L’encre de chine relevée de teintes brunes et grises et de quelques touches de rouge, donne une ambiance particulière. Ça ne plaira pas à tout le monde, mais il faut en souligner l’originalité et les qualités certaines. Toutefois, l’ensemble manque indéniablement de dynamisme. Les cases sont belles, mais le graphisme n’accroche pas aussi facilement que sur La vie des gosses. De plus, le découpage et la mise en page n’aident pas non plus à entrer dans ce récit qui manque d’impact.

L’idée de la transposition était intéressante, la patte graphique particulière de l’auteur est bien là. Malheureusement ça ne suffit pas pour que la sauce prenne vraiment. Pour un sujet aussi difficile que celui-ci, ce premier épisode manque d’émotion pour servir ses intérêts historiques et culturels. En espérant que le deuxième tome ne confirme pas cet avis.

(par Baptiste Gilleron)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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