Un atelier partagé, ce n’est pas seulement une bande de copains qui dessinent en sifflotant. Il faut payer le loyer, gérer les locaux, l’intendance, partager de précieuses toilettes, du matériel... Déjà beaucoup ? Et pourtant, il y a tout le reste : les déplacements en festival, les nouveaux arrivants, le chien de Yoann, les obsessions bio de Pedrosa, les terrifiantes thématiques scato de Tebo et pour couronner le tout l’autoritarisme de Trondheim, vétéran et pater familias.
L’atelier Mastodonte raconte la vie de cet atelier, entre éléments parfaitement réalistes et délires défoulatoires. Et le partage règne aussi dans l’album : chaque planche est signée alternativement par l’un ou l’autre. On peut donc non seulement apprécier les différents points de vue mais aussi les graphismes très différents.
Comme le veut l’exercice, la belle brochette d’auteurs [1] allie sens de l’observation et auto-dérision. A ce titre, si Trondheim s’affiche au centre de la plupart des débats, c’est aussi lui qui récolte les avanies les plus régulières. Mention spéciale à l’édition maison, Frédéric Niffle, particulièrement bien servi également. Et puisque notre septuor est fort bien entouré, il s’offre des guest star de luxe : Vivès, Bouzard, Delaf, Sapin, Plessix et d’autres !
Diversité ludique, format et emballage non moins seyant : l’album se présente en petit format italien, et sous un joli fourreau. Une suite paraît plausible, et si la fine équipe parvient à échapper aux private jokes intempestifs, beau fixe à l’horizon.
(par David TAUGIS)
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