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L’aventure cinématographique de "Couleur de Peau : Miel"

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 2 mai 2012                      Lien  
Le film de Jung et de Laurent Boileau tiré de l'album de Jung, "Couleur de Peau : Miel", sort le 6 juin prochain en salle et se retrouve dans la sélection officielle du Festival d'Annecy. Joli parcours pour un projet complètement atypique.

Car, franchement, l’histoire de Jung, ce n’est pas les Avengers : pas de notoriété tapageuse, pas d’aventure, pas de castagne...

Juste une simple histoire d’adoption racontée en BD par Jung dans deux albums, Couleur de peau : Miel, publiés par le label Quadrants (groupe Soleil-Delcourt). Un album sensible, touchant, qui a été remarqué lors de sa sortie en 2007 et qui a remporté plusieurs prix, notamment auprès de lycéens.

L'aventure cinématographique de "Couleur de Peau : Miel"

Itinéraire d’un enfant adopté. Un film touchant et juste.

Le réalisateur Laurent Boileau [1] a trouvé un producteur -Mosaïque Films-, lequel a obtenu les financements qui vont avec, y compris les plus difficiles : " Nous avons eu très rapidement des financements difficiles à obtenir, nous explique-t-il. Par exemple, l’avance sur recettes que seulement 5% des films français obtiennent et le soutien de France 3 Cinéma. Nous avons eu le soutien de six régions françaises (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aquitaine, Poitou-Charentes, Champagne-Ardenne, Alsace et Lorraine) ce qui est à ma connaissance une première en France. Les financements belges (Communauté française, Tax shelter, Wallimage, RTBF...) ont été obtenus dès la première année. Ce film a suscité beaucoup d’enthousiasme (et donc beaucoup d’attentes...) chez de nombreux partenaires. Malgré tous ces soutiens, le financement français est encore insuffisant pour boucler le budget. Mais je reconnais que produire et réaliser un premier long métrage sur trois ans en étant inconnu dans le monde du cinéma, ça peut faire rêver..."

Comment les producteurs s’y sont-il pris ? Simplement en prenant les deux tomes de la bande dessinée sous le bras avec un petit teaser réalisé en 2008.

À partir de là, un scénario est conçu, vite qualifié de "scénar-image", car il est travaillé à la fois à partir de textes et de dessins. Toutes les séquences d’animation qui entrecoupent les moments Live font l’objet d’un storyboard.

Jung découvre son pays d’origine pour la première fois. C’est le sujet de son film.
Photo DR

Comme le scénario du film imaginait la découverte de la Corée par Jung (le petit enfant adopté, devenu adulte, la découvrait pour la première fois de sa vie), le choix des réalisateurs a été de commencer par là, car c’était la partie la moins maîtrisée dans la mesure où personne ne savait ce que Jung allait vivre là-bas.

Liée à un process inventé pour combiner au mieux animation 3D des personnages et leur intégration dans des décors 2D, la fabrication du film s’est déroulée sur dix sites différents : Bordeaux, Angoulême, Paris, Reims, Nancy, Strasbourg, Arles, Charleroi, Bruxelles, Genève ! C’est un site virtuel qui a permis au quotidien la gestion des données graphiques et la gouvernance de ce territoire de fabrication inédit. Toute la postproduction (montage, enregistrement des comédiens, bruitage, mixage, étalonnage, travaux de laboratoire) s’est faite en Belgique (Bruxelles et Wallonie).

Laurent Boileau sur le tournage en Corée
Photo DR

L’alternance des prises de vue réelles entrecoupées de dessins animés se justifiait par les flash-backs du passé, d’autant mieux que le dessin est le mode d’expression de Jung, qui "imaginait" ces séquences de son enfance.

Elle renforce le côté subjectif du récit et enfin, permet de façon fluide la mise en image des scènes oniriques ou fantasmées développées à certains moments du film. Par contre, pour le récit contemporain, pour évoquer les questionnements du "Jung-adulte" et le voyage en Corée, la prise de vue réelle s’est imposée tant en termes de nécessaire sincérité que de témoignage.

Ce qui frappe, c’est le mélange harmonieux dans l’utilisation des archives historiques et familiales, ainsi que les différents types d’animation utilisés qui n’étaient pas une volonté au départ : "Au fur et à mesure du projet, ces différents médias sont venus s’imposer naturellement, nous explique Laurent Boileau, car ils incarnaient parfaitement ce que nous voulions raconter. L’enjeu a été d’unifier tout cela pour éviter de faire plusieurs films en un seul. Ce côté "hybride" est sans doute une des originalités du film."

Jung est présent tout au long du processus créatif

Jouissant d’une coproduction internationale d’une dimension inédite, ce film qui a représenté pour le seul Laurent Boileau plus de 500 nuits d’hôtel en trois ans, 130 000 kilomètres parcourus en train et quatre voyages en Corée, est aujourd’hui dans le programme officiel du Festival d’Annecy (du 4 au 9 juin 2012), la "Mecque" française du cinéma d’animation. Il devrait ensuite faire le tour du monde et être présenté notamment à Toronto.

Pas mal pour une histoire d’enfant coréen adopté par des Belges. Espérons que le public français et international l’adopte à son tour.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Photos © Mosaïque Films

Illustrations © Jung

- Lire les interviews du réalisateur Laurent Boileau et du dessinateur et co-réalisateur Jung

- Visiter le blog du film et la page facebook pour plus de détails.

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[1Ce dernier que nos lecteurs connaissent puisqu’il a été longtemps chroniqueur sur ActuaBD.com

✏️ Jung
 
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