Sergio Bonelli Editore, c’est une multitude de personnages de la BD populaire qui ont fait le bonheur des lecteurs de petits formats. Ces mensuels bon marché ont largement contribué à donner le jour à des millions de vocations de lecteurs avides de bande dessinée à travers le monde, et on ne parle pas du nombre d’artistes qui ont cultivé ici leur goût pour le 9e art. Encore des vocations.
Bonelli, c’est aussi une manière bien particulière de proposer de la BD, souvent en noir et blanc, avec une narration bien identifiée, claire, posée, avec un certain nombre de cases par pages, sans trop d’effets ou digressions, même si ce dernier postulat reste à interroger.
Bonelli, c’est aussi et surtout un format ( 16 × 21 centimètres avec couvertures souples pour 96 pages) reconnu d’abord avec une connotation péjorative avant de devenir une solide référence : le bonellide !
Un format pour un incroyable foisonnement et une belle vitalité.
Fourmis.
D’ailleurs là encore, ça bouge chez le fameux éditeur milanais, qui décidément a des fourmis dans les jambes, bien décidé à empoigner les années à venir avec conviction et initiative : dès lors qui dit mieux ?
Considérez : on trouve en premier lieu la création de la division spécialement dédiée à l’adaptation audiovisuelle de ses personnages les plus marquants, et il y en a : Bonelli Entertainment.
Une véritable aubaine pour le cinéma de genre, les adaptations TV, alors que nous vivons à ce sujet un véritable âge d’or.
Mais encore.
Le rapprochement opéré ensuite par Bonelli avec l’éditeur DC Comics , DC fort désormais de ses super-héros nouveaux rois du box-office, pour proposer des histoires croisées entre les héros-maison les plus charismatiques de ces géants de l’édition.
Avec, qui sait, vue sur l’opportunité de futures adaptations ciné ou TV dans un coin de la tête, au bénéfice pour l’éditeur italien de toute la mise en lumière qui en découlerait -un exemple à suivre chez nous ?.
Surtout quand viendra l’heure pour les départements audiovisuels de DC et Marvel de diversifier une offre dont le public commence tout doucement à se lasser. À voir.
Même s’il ne fait jamais de tort de prendre les devants. Les premiers levés sont les premiers servis. Le catalogue Bonelli a une carte à jouer.
Il y a, de plus, et on en passe question énumération, des initiatives... la ligne éditoriale devenue plus mature et innovante garde un oeil sur les librairies généralistes : la si bien nommée Audace.
Voilà un éditeur à l’image un peu compassée qui avance pour faire feu de tout bois.
Optimisation et solidarité.
Il est bon de signaler toutefois que Bonelli, dont les ventes en kiosque sur support papier restent conséquentes, a refusé d’augmenter le prix de ses livres malgré les grosses difficultés rencontrées, en conséquence de toutes les augmentations qui découlent de la crise actuelle.
L’éditeur a juste demandé aux fans de concentrer leurs achats sur les mêmes points de ventes sans trop de dispersion, pour rationaliser au mieux les dépenses de fabrication et distribution et donc minimiser l’impact d’onéreux retours.
Un beau geste envers les fidèles lecteurs et une lecture claire de la situation économique qui se complique pour chacun, surtout un certain public populaire.
Bien vu, surtout dans la perspective d’une BD globalement gentrifiée qui impose sa loi à tout le monde.
Du classique au numérique.
Donc, Sergio Bonelli Editore se lance cette fois pour de bon, après diverses tentatives plus ou moins affirmées, avec une proposition pour la lecture de ses histoires -dont certaines sont historiques et réalisées par les plus grands maîtres de la BD "latine"- au format numérique. Enfin.
De quoi faire saliver tout amateur de trait, d’encre au noir profond, de dessin lâché, de culture populaire et d’aventures épiques. Bonelli, c’est l’aventure avec un grand A.
Ainsi, par le biais d’un abonnement mensuel ou annuel via l’application Bonelli Digital Classic -avec une offre de lancement mensuelle de 9,99 euros, au lieu de 12,99, et annuelle à 99,99 euros au lieu de 129,99- il devient possible de lire le meilleur des personnages proposés par cet éditeur, histoires publiées des années 1940 au début des années 1980.
On parle bien évidemment de Tex Willer, Zagor, Mister No, Martin Mystère, Storia del West (miam), Le Petit Ranger etc... Pour un total de... 360 000 pages ! Si vous préparez un voyage sur Mars, voilà de quoi bien l’occuper pendant la durée du trajet.
Bien sûr, des aventures aux histoires plus récentes avec ces même héros et d’autres où se comptent légitimement force héroïnes, seront également disponibles.
Bonelli Digital Classic sera téléchargeable dès le 1er décembre 2022 sous forme d’application mobile -depuis l’Apple Store pour les systèmes iOS ou Google Play pour Android. Cependant et comme il se doit, l’abonnement sera consultable depuis un simple ordinateur.
De plus, trois manières pour lire les aventures de ses personnages de Fumetti préférés seront proposées : pleine page, bande par bande ou case par case .
Voire, dans certains cas, au choix dans leur noir et blanc originel ou en couleur.
Pour l’instant, seulement en italien, mais rien d’insurmontable pour le lecteur de BD aguerri que vous êtes.
Un abonnement à Bonelli Digital Classic qui permettra, au choix, une lecture sur smartphone, tablette ou ordinateur.
Du classique au plus récent.
Une offre numérique de Bonelli offrira également la possibilité d’acheter des numéros à l’unité parus en kiosque dans les trois mois précédants, au prix de 2,49 euros pour les séries régulières et de 3,49 euros pour les numéros spéciaux. Des histoires qui seront ensuite versées, après ces trois mois, dans le catalogue digital de Bonelli Digital Classic.
Donc, si vous êtes en manque de ces personnages et univers qui ont, hélas, bien déserté nos librairies et kiosques, dès ce 1er décembre, faites le plein de Fumetti, même si c’est en numérique.
Et c’est Sergio Bonelli Editore, grand spécialiste de la BD héroïque et populaire, qui régale.
(par Pascal AGGABI)
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