Antoine Boudet
Cette année a été très riche pour l’industrie du comic-book à laquelle je m’intéresse de très près. Dans un premier temps, nous avons vu le retour à la première place de DC Comics grâce au relaunch de ses séries. 52 nouveaux titres dont une grande majorité de très bonne qualité et parmi lesquels quasiment cinq sont, tous les mois, en tête des charts aux USA. DC a frappé un grand coup, et ce n’est pas pour nous déplaire.
De son côté, Marvel a riposté en sortant une nouvelle continuité pour les séries X-Men. Retour aux sources, pourrions-nous dire, car la guerre entre Magneto et Charles Xavier fait place à une scission entre Scott Summers et Logan. Une nouvelle ère débute, les personnages gagnent en profondeur et surtout, l’annonce pour 2012 d’un gros événement concernant les mutants, couplé à l’arc X-Sanction nous tient en haleine.
2011 a aussi été, en France, l’annonce du rachat des droits d’exploitation de DC Comics par Dargaud, fondant la nouvelle maison d’édition Urban Comics. Un nouveau départ pour DC à ne pas louper, surtout dans le deuxième trimestre de 2012.
2011 a également été une grosse année d’adaptations de comics au cinéma. Entre Thor, X-Men Origins, Green Lantern et Captain America, nous avons été servis, même si la qualité des adaptations est inégale. C’est cependant un facteur de dynamisme dans ce secteur.
2011 a encore été l’année des controverses, comme la polémique sur le manque d’auteurs féminins dans le catalogue DC, le tollé de certains Républicains américains sur Bilal, le Batman français issu de l’immigration et musulman, ou encore celle de Miles Morales, le nouveau héros d’Ultimate Spider-Man.
Nous avons aussi assisté à une guerre de cours de récré avec la sortie du Kindle Fire d’Amazon et le contrat d’exclusivité qui les lie avec DC Comics, provoquant la fureur de son concurrent Barnes & Noble.
D’un point de vue personnel, je suis fier d’avoir rejoint la section comics d’ActuaBD et d’y rencontrer des passionnés de longue main. Je suis aussi très surpris de voir que, sur un site généraliste principalement axé sur la BD Franco-Belge, des lecteurs amoureux de comics sont présents et s’emploient à partager leurs impressions avec sagesse.
2012 s’annonce comme une grande année pour les comics en France grâce à l’émulation provoquée par l’arrivée d’Urban amenant une riposte appuyée de la part de Panini ; tandis que d’autres maisons d’édition ont leur carte à jouer. De plus, divers festivals organisés dans l’hexagone, comme la Comic-Con’ de Paris ou le Lille Comics Festival, contribuent à renforcer une culture malgré tout peu répandue dans le grand public.
Pour 2012, vous pouvez compter sur moi pour couvrir l’actualité du comics et je compte sur vous, amis lecteurs, pour nous y aider avec cette fougue qui vous caractérise. Je vous souhaite d’agréables fêtes de fin d’année et je vous donne rendez-vous en 2012.
Morgan Di Salvia :
Pour de nombreux Belges, l’année 2011 aura été morose, la faute à une interminable crise politique, gorgée de nationalisme et de rancœurs.
Au milieu de tout cela, nous avons eu droit à une sorte de parenthèse enchantée, un moment d’amusement général et de liesse populaire lorsque l’équipe de Tintin, Le Secret de la Licorne débarqua à Bruxelles pour l’avant-première de ce film que l’on n’attendait plus. Pour ceux qui ont eu la chance d’être dans les parages, il régnait ce jour-là un sentiment de légèreté comme rarement, sans doute, une opération marketing aura réussi à la provoquer.
Outre cet arc-en-ciel dans le ciel gris de l’année, je garde en mémoire, parmi les nombreux albums que j’ai pu lire, le Portugal de Cyril Pedrosa. Ce mastodonte de papier a réussi à réveiller en moi l’idée d’assumer pleinement le poids de ses ancêtres et de son histoire familiale. Le tout dans un ton qui embrasse tant la légèreté que la gravité. Un bouquin comme la vie, en somme !
Didier Pasamonik :
Pfou ! Une année de passée, encore. Cela va trop vite. Et, en ce qui me concerne, près de 250 articles de plus au compteur cette année (je ne compte pas les brèves) sur ActuaBD (j’écris environ 400 articles par an). Lors d’une discussion avec Jean-Louis Gauthey, l’éditeur de Cornélius, celui-ci me faisait remarquer (et on sentait que cela ne lui faisait pas forcément plaisir) qu’ « ActuaBD avait gagné la bataille du flux. » C’est très bien observé : le Net a un mode de fonctionnement entre la presse écrite et la télévision : L’abondance, la qualité et la technicité de nos informations nous garantissent une fréquentation régulière.
Selon Google Analytics, nous avons entre 93.000 et 120.000 visiteurs uniques par mois. Chaque mois, nos visiteurs passent près de deux heures sur notre site. Nous sommes lus à 70% en France, ensuite c’est la Belgique, le Canada et la Suisse qui font l’audience avec un bon contingent dans le Maghreb mais aussi aux États-Unis, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni… Magie de l’Internet.
L’avantage du Net sur la presse écrite, c’est que nos articles restent en ligne, longtemps. Il y en a près de 11.000 et 4.500 brèves sur une période de 15 ans. Du miel pour les historiens, les chercheurs et les encyclopédistes de la BD. Bref, ActuaBD est devenu une référence.
On le doit à une équipe de bénévoles qui contribuent à son fonctionnement. Nous sommes plus de trente contributeurs à écrire et une poignée à l’administrer. J’en suis l’éditeur adjoint mais le rédacteur en chef est Nicolas Anspach, Charles-Louis Detournay le rédac-chef adjoint. La rédaction est majoritairement parisienne, mais aussi lilloise, bruxelloise, toulousaine, rémoise, nîmoise, et même québécoise et berlinoise !
On commence à s’organiser au niveau de la pub, mais ce n’est pas encore cela. Cette année, nous ferons des efforts pour que cela aille mieux, nous nous structurerons dans ce sens. Si nous en avons le temps, nous ferons ce petit lifting que nous promettions l’année dernière déjà.
On a laissé passer l’occasion de notre 15e anniversaire ! Car cela fait 15 ans que Patrick Pinchart a créé ce site. Il en est l’éditeur. Il est toujours là, dans l’ombre, nous laissant les clés de la maison car il a fort à faire avec les éditions Sandawe. Patrick est un homme de conviction et de défi. Il a réussi à monter cette nouvelle boîte contre vents et marées dans un environnement pas facile, toujours prompt à défendre notre métier. Il fait notre admiration à tous.
David Taugis :
Dans une année lestée d’inquiétudes dans tous les domaines, notre petit monde bédéphile continue de manifester son dynamisme.
Mais se réjouir sans réserve, ce serait oublier la situation des libraires, qui se voient menacés, en France, d’une hausse de la TVA sur le prix du livre.
Nous aurons beau défendre avec la meilleure volonté la créativité du neuvième art, si seuls les géants du commerce en ligne vendent encore des albums, la situation deviendra catastrophique.
Des librairies fermées, des libraires passionnés au chômage, des lieux de culture en moins avec comme seuls relais la presse gratuite financée par la pub... Reste à souhaiter que bien des choses évoluent dans le bon sens en 2012, et que la joute entre Sénat et Assemblée Nationale débouche sur un maintien des règles actuelles.
Du côté de notre site, pas mal de nouvelles plumes. Du dynamisme, des spécialistes enthousiastes : vive le sang neuf ! D’autant que nous continuons à revendiquer notre indépendance, nos coups de cœur et nos coups de gueule, et surtout, une attitude honnête vis à vis de nos lectures : donner notre avis, en toute sincérité, le plus souvent en se mettant à la place du lecteur.
À vous lecteurs, merci de vos lectures, et de votre passion qui rejoint la nôtre.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
(par David TAUGIS)
(par Morgan Di Salvia)
(par Antoine Boudet)
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