On y découvre des personnages dont nous ignorons tout et qui résonnent dans la mémoire de la BD polonaise : le chômeur Froncek, record de longévité pour un personnage de BD dans la presse polonaise, le chien Filuś, le dragon Miluś, le professeur Filutek, Jonek, Jonka et Kleks, Tytus, Romek, A’Tomek, Bąbelek, Kudłaczek, Jeż Jerzy … à travers quelque 600 documents –des planches, des bleus de coloriage, des albums, des magazines, des catalogues d’éditeurs, des produits dérivés…
Conduite par les commissaires Wojciech Jama –un collectionneur privé qui a prêté une grande partie des pièces, mais aussi Tomasz Trzaskalik et Artur Wabik, ce dernier plutôt versé dans l’art contemporain, cette exposition fait pour la première fois entrer la bande dessinée dans une institution officielle dans un pays où la bande dessinée était plutôt méprisée, voire vilipendée pendant la période communiste.
Pour beaucoup d’entre nous, la bande dessinée polonaise s’incarne dans la figure exceptionnelle de Grzegorz Rosinski (Thorgal, Le Grand Pouvoir du Schninkel...) -qui mériterait bien un Grand Prix d’Angoulême- ou même le moins notoire Kas (Hans, Halloween Blues, La Fille de Paname...), mais derrière l’œuvre de ces immigrés, quelle est l’histoire qui les porte, se cantonne-t-elle dans le seul registre réaliste ? On se doute bien que non. C’est le moment d’en faire l’inventaire.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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L’exposition se tient jusqu’au 22 juillet 2018.
Musée National de Cracovie
Al. 3 Maja 1, 30-062 Kraków, Pologne