Alors que le mensuel Bang ! s’arrête au bout de quelques numéros et que Largardère Active Média annonce renoncer à exploiter le mensuel L’Echo des Savanes, un jeune éditeur, Vivian Lecuivre se lance dans la mêlée en lançant un hebdomadaire, L’Intention, qui devrait paraître tous les mercredis à partir du 17 janvier 2007.
Tiré à 35.000 exemplaires, il est diffusé par les MLP. Il fera l’objet d’une campagne d’affichage dans les kiosques et comporte 52 pages (couverture comprise) dont 35 de bandes dessinées livrées au rythme de 10 à 15 pages par semaine, un mix de BD inédites et de republications. Il est orienté « grand public » mais ne s’adresse pas au public enfantin, contrairement aux autres hebdos de BD en kiosque comme Mickey ou Spirou. Quand on interroge l’éditeur, ancien producteur de radio (il a travaillé 10 ans pour RTL), sur le fait qu’aucun grand acteur de la bande dessinée, Média-Participations, Glénat, Casterman, Delcourt ou Soleil,… ou même de la presse, que ce soit Bayard, Lagardère, Amaury, Roularta,… ne s’était aventuré dans cette voie étroite, il nous répond : « Justement, j’ai l’impression qu’il y a devant nous un boulevard dans lequel il faut s’engouffrer ». Il se donne quatre numéros « pour voir » et espère que le prix attractif de l’hebdomadaire (3 euros) lui permettra de réussir son pari.
On souhaite le meilleur pour cet éditeur enthousiaste même si l’on constate que ce n’est pas la meilleure période pour lancer un nouveau magazine, les kiosques débordant de nouveautés, surtout « hors presse » (DVD, Jeux vidéo, jouets…) avec en perspective une restructuration drastique du réseau de diffusion.
Si l’on ne s’inquiète pas trop pour la pérennité de L’Echo des Savanes qui rassemble quand même chaque mois quelque 55.000 lecteurs fidèles et qui constitue pour Albin Michel, partenaire de Lagardère Média Interactive dans la société qui exploite ce titre, un enjeu stratégique de première importance, force est de constater que de nouveaux acteurs (Eric Borg pour Bang !, Vivian Lecuivre pour L’Intention,…) expriment une volonté de défendre la présence de la BD en kiosque, alors même que des opérateurs comme Panini ou Delcourt y maintiennent et même confortent leur activité hors des sentiers franco-belges (comics et mangas).
On constate seulement que les grands éditeurs de bande dessinée, pourtant légitimes dans ce secteur, se contentent frileusement de revendre leurs droits. Jusqu’à ce qu’un de ces nouveaux venus plus dynamiques qu’eux décroche la timbale ? Cela leur pend au nez.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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