Camille Verhoeven n’est pas un flic ordinaire suivant les clichés et stéréotypes dont nous abreuvent les séries mainstream au cinéma ou la TV. Petit (1m45 !), chauve, pas ripou ni mal dans sa peau, mais plutôt discret et appliqué, il dirige une petit brigade à la Crim’, une équipe hétéroclite et efficace avec l’élégant Louis, Armand le méticuleux et Jean-Claude le dragueur.
Les policiers sont confrontés à un chantage bien particulier. Jean Garnier, un jeune homme dont la mère est en prison, menace de faire exploser des bombes en différents endroits de la capitale. Après une première explosion, le jeune homme au sang froid implacable et un brin cynique exige des passeports, deux billets d’avion pour l’Australie et cinq millions d’euros pour fuir avec sa mère. Face une telle détermination, Camille Verhoeven (seul interlocuteur reconnu par Garnier) va devoir jouer finement tout en luttant contre la montre. La brigade parviendra-t-elle à déjouer ce piège machiavélique ?
Après le succès du roman Au revoir là-haut, brillamment adapté par Christian de Metter, Pierre Lemaître fait donc son retour chez Rue de Sèvres.
Yannick Corboz a mis en images dans un style semi-réaliste le scénario de Pascal Bertho pour l’adaptation d’un ouvrage pour lequel Lemaître s’était vu distingué par le Prix du roman policier au festival de Cognac. Il ne s’agit ici que du premier épisode d’une série qui devrait en compter quatre.
Si, en réalité, il s’agit du troisième roman dans l’ordre de la tétralogie écrite par Pierre Lemaître, ce premier volume, Rosie propose un thriller original bien mené, fluide et attachant avec la mise en place d’une intrigue efficace en adoptant une description fine et originale de chacun des protagonistes. Ceci permet entre autre de mieux cerner la personnalité et les préoccupations personnelles du héros principal.
Le jeune poseur de bombes, venu se dénoncer révèle une démarche peu commune, allant jusqu’à chercher à limiter le nombre de victimes. La singularité de sa rançon et de son attitude font sortir l’intrigue des sentiers battus.
Si la galerie de personnages reste relativement réduite, cette course contre la montre menée par ce flic atypique au look peu séduisant se lit avec plaisir et augure bien de la qualité des albums suivants.
(par Patrice Gentilhomme)
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