Héloïse est la fille d’un comte. Son quotidien est somme toute classique : soin, broderie… Enfin… pas longtemps, ce qu’aime Héloïse c’est le maniement de l’épée, évidemment contre l’avis général... Elle rencontre Armand, le nobliau à qui elle est promise. Lui, n’aime pas se battre, elle si, les deux font maintenant la paire. L’affaire est vite réglée et, dissimulée sous son heaume, la jeune femme prend la place de son fiancé à l’entraînement.
Une idylle presque sans nuage. Jusqu’à ce que le talent d’Héloïse remonte jusqu’aux oreilles du roi. Ce dernier ne pouvant se passer d’un tel renfort appelle Armand au front. Héroïque, le jeune homme, bien plus habile avec un crayon dans les doigts qu’avec une épée, répond à son devoir et rejoint les rangs des troupes royales.
Un sacrifice qu’Héloïse n’accepte pas, elle part déterminée à sauver son fiancé, et attention : elle compte faire bouger plus d’une ligne.
À première vue, La Chevaleresse joue avec la chanson de geste et flirterait volontiers avec le mythe de Jeanne D’Arc. Que neni, c’est même tout le contraire, et c’est bien là toute l’idée et la force de cet album : nager à contre-courant.
Bien que les histoires féministes sous maintenant monnaies courantes, cette histoire proposée par deux talents du Label 619 offre plusieurs niveaux de lecture, d’autant qu’il se retrouve souvent (à tort ?) dans le rayon jeunesse de nos libraires (le débat est ouvert.)
Ni histoire de héros vantant les bravoures de soldats boutant l’ennemi hors du royaume, ni même une quête initiatique, La Chevaleresse c’est aussi (et surtout) une quête identitaire et sexuelle sur fond d’émancipation contre les dictats de la condition féminine. Héloïse terrassera-t-elle le dragon du patriarcat ?
(par Kelian NGUYEN)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
La Chevaleresse - Elsa Bordier & Titouan Beaulin - Jungle
Participez à la discussion