Nous sommes en 1948, dans la région parisienne. La France ne profite pas encore des trente glorieuses et l’odeur rance des années de guerre et de collaboration peine à disparaître dans certains milieux. Le commissaire Pasquet enquête sur la mort d’un enfant placé dans un pensionnat sordide. En suivant les bonnes pistes, la police aboutit au milieu de la presse. Et le pouvoir politique n’est pas loin. Le commissaire semble vouloir prendre les choses en main et ne pas douter des conclusions. Curieuses certitudes, tandis que les soupçons se resserrent autour d’un contorsionniste hongrois réfugié dans la capitale.
Dessin puissamment charpenté de Mako, ambiances sombres et glacées : l’esthétique de la BD noire est posée. Le climat de l’album ne bougera pas du début à la fin. La machination qui se révèle en fin d’intrigue mérite qu’on la taise ici, mais elle correspond à la logique glaçante de certains intérêts supérieurs. Le propos aurait pu s’alléger, ou explorer d’autres voies, mais cette réserve touchera surtout les lecteurs familiers de Daeninckx, aussi prolifique en romans qu’en scénarios pour le neuvième art. Pour les néophytes, La chute d’un ange possède tous les atouts d’un bon polar politique, solidement ancré dans la réalité historique.
(par David TAUGIS)
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