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La Coiffe de naissance - Par Alan Moore & Eddie Campbell (traduction Jean-Paul Jennequin) - Ca et Là

Par David TAUGIS le 10 mai 2013                      Lien  
Essai introspectif en totale liberté du scénariste anglais le plus célèbre du 9e art. Où il mêle épisodes douloureux, rites de passage mais aussi ambition littéraire.

"La coiffe de naissance est un monstrueux bivouac de l’âme imminente sur les froids plateaux qui dominent le monde". Une phrase parmi d’autres au sein d’un texte foisonnant. Partant du deuil de sa mère pour revenir sur sa naissance, son adolescence, son destin, Alan Moore tisse ici un texte d’une immense inventivité. Au risque de noyer le lecteur sous son inspiration débridée, il passe d’un épisode de son passé à un autre, pour élargir le propos à la vie elle-même, revenant sur sa propre famille, puis digressant sur la société anglaise...

Ce fourmillement fait de la Coiffe de naissance un album difficile. Y compris pour les admirateurs du maître. À commencer par son traducteur Jean-Paul Jennequin, qui a dû faire face à un matériau complexe, aux phrases parfois surréalistes. Même le lettrage fait l’objet d’un travail de haute précision, sous le crayon de Sorya Lim.

Répondant à l’énorme exigence d’un tel ouvrage, Campbell navigue entre plusieurs styles, gardant le noir et blanc comme habillage, avec une large palette de nuances. Qu’il s’agisse de la construction des pages ou de l’alternance entre réalisme et esquisses, il offre un éblouissant kaléidoscope graphique.

La Coiffe de naissance - Par Alan Moore & Eddie Campbell (traduction Jean-Paul Jennequin) - Ca et Là

À l’origine, ce projet constituait la base d’un spectacle présenté en une seule et unique occasion, par Alan Moore lui-même, en 1995. Il avait 42 ans. Et la version originale de La Coiffe de naissance remonte à 1999. Eddie Campbell, découvrant le "scénario", a insisté pour l’adapter en BD.

Cette forme de virtuosité confère une force unique, et souligne, une fois de plus, le talent littéraire d’Alan Moore. Son dessinateur y a vu, probablement, une occasion de s’exprimer lui aussi avec une liberté inédite. Une seule lecture ne suffira pas à en saisir toute sa substance.

(par David TAUGIS)

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2 Messages :
  • Si meme le traducteur a eu du mal,je crois que je vais tester le livre a la mediatheque (ils adorent les livres compliques, exigeants et difficiles a lire). Apres, soit j adore et j achete, soit j oublie.

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    • Répondu par Jean-Paul Jennequin le 16 mai 2013 à  00:42 :

      Puisque je suis mentionné, autant répondre. Oui, j’ai eu plus de mal à traduire "La Coiffe de naissance" que d’autres BD, mais ce n’est pas dû à la complexité de l’histoire, ni de la langue utilisée. La difficulté venait du fait que le texte de Moore est poétique, et que lorsque l’on traduit de la poésie, il faut donner un équivalent du fond (le sens) et de la forme (la musicalité propre à la langue de l’auteur).
      Mais il s’agit d’une difficulté qui concerne le traducteur, pas le lecteur. Je vous rappelle que ce texte a été écrit pour être lu à voix haute dans le cadre d’un spectacle. Quand on se prête à ce genre d’exercice, il ne faut pas que le spectateur perde le fil à cause d’un vocabulaire difficile ou d’une tournure de phrase compliquée. D’autant que dans ce cas précis, il n’y aurait qu’une seule représentation !

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