Bamako – gigantesque fourmilière qui court des bas-fonds de Lafiabougou aux quartiers chics de Faladiè – n’a aucun secret pour Sidibé. Photographe réputé et détenteur sur pellicule des indiscrétions des Africains et Européens fortunés de la ville, il engrange dans son atelier de fortune ces secrets d’alcôve et les souvenirs parfois sulfureux d’une capitale où la misère côtoie l’aisance et l’opulence...
Personnage central du récit, Sibidé officie à la fois comme photographe-reporter, maître-chanteur, indicateur de police et bienfaiteur d’un centre d’handicapés. C’est un homme ambigu, pas toujours sympathique, qui sait apprécier le sens du vent.
Si cet album se construit plus à partir d’une succession de tableaux que d’une intrigue véritable, il n’en reste pas moins un très intéressant portrait d’une capitale africaine désertée par les touristes au profit du Pays Dogon.
Arnaud Floc’h aime et connaît bien Bamako. Cela transpire dans ses pages aux couleurs de l’Afrique noire. Dans une atmosphère du Mali très bien restituée et fortement documentée, les différents protagonistes (Français expatriés ou pauvres hères) tentent d’y trouver leur compte. Chacun y va de ses petits bricolages plus ou moins rémunérateurs.
L’auteur réussit finalement son pari : partager sa fascination pour Bamako.
(par Laurent Boileau)
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