Dans un mystérieux institut, quatre jeunes enfants hospitalisés révèlent à un nouveau venu qu’il est, lui aussi, sous l’emprise du Crabe. A eux cinq, ils forment la Confrérie du Crabe dont le but est de combattre le monstre ultime. Sous l’emprise de "l’élixir du sommeil", les enfants plongent au cœur d’un univers fantasmagorique.
Troisième collaboration de Mathieu Gallié et Jean-Baptiste Andreae après Mangecoeur et Wendigo [1], La Confrérie du Crabe capte le lecteur dès les premières planches. Le graphisme, parfois onirique, de Andreae est fascinant. La quête des enfants les mène dans un décor gothique impressionnant, peuplé de créatures monstrueuses, véritable hommage au cinéma fantastique expressionniste de l’entre-deux-guerres (notamment Nosferatu la symphonie de la terreur, film muet allemand de 1922, réalisé par Friedrich W. Murnau). Les ambiances sombres et aux lumières bleutées sont claustrophobes, l’extérieur du manoir se révélant aussi dangereux que l’intérieur. Cet univers est-il imaginé par les enfants malades ou existe-t-il réellement ? Les auteurs jouent habilement sur cette ambiguïté. Même si le Crabe évoque le cancer, les auteurs considère que ce n’est pas le propos du livre. "Il s’agit plus d’un conte initiatique sur le passage à l’âge adulte avec au rendez-vous les monstres classiques du genre fantastique." [2]
L’atmosphère qui se dégage de ce premier tome est des plus convaincantes. Nous sommes impatients de savoir ce qu’il adviendra des cinq enfants pourchassés.
(par Laurent Boileau)
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