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La Crypte Tonique n°6 : Qui mène la danse ? C’est Walthéry !

Par Morgan Di Salvia le 13 décembre 2012                      Lien  
La Crypte Tonique, le magasin - magazine des amoureux de l'image en général et de la bande dessinée en particulier, se met au diapason de l'exposition temporaire du Centre Belge de la Bande Dessinée, consacrée au généreux François Walthéry.

Collant à l’actualité bruxelloise de la bande dessinée, soit la très riche exposition célébrant les cinquante ans de carrière de François Walthéry, La Crypte Tonique publie un numéro entièrement consacré à la carrière de l’homme de Cheratte-Hauteurs.

Au fil de ce qui fait figure de catalogue non officiel de l’exposition, Philippe Capart et son équipe ont quadrillé le riche parcours de Walthéry. Dans son éditorial, Capart résume parfaitement la situation du Liégeois : « En sandwich entre deux visions du métier : le feuilleton et le roman, l’artisan et l’artiste, la fidélité et l’affranchissement, la graphie libre et le canon, François Walthery est l’homme charnière.  »

La Crypte Tonique n°6 : Qui mène la danse ? C'est Walthéry !
Un extrait du reportage de
Jean Bourguignon et Philippe Capart

La suite du magazine tend à le démontrer. Dans un reportage graphique, Capart & Jean Bourguignon, rebaptisés pour l’occasion Touf et Tondu se rendent dans la maison de Walthéry pour analyser avec lui l’étendue de sa bibliothèque. Plus loin, c’est « L’Ecole de Marcinelle » qui est décryptée dans un article de fond. Plus loin encore, la muse Natacha se découvre dans « Natacha Groom de l’Air », portrait de fan boy à objet d’un fan club. Partout dans ce numéro mémorable, la truculence de Walthéry fait merveille, comme lorsqu’il confie : « J’ai envoyé des photocopies de Rembrandt à la rédaction de Spirou en biffant son nom. J’avais dit que c’était un jeune qui voulait travailler avec moi…ils m’ont répondu « qu’il aille encore un peu à st-Luc et ce sera bien » ! J’ai pas insisté !! ». Enfin, Jean-Claude de la Royère, commissaire de cette belle exposition qui se prolonge jusqu’en février 2013, se livre dans un interview sur la création de cet événement au CBBD.

La Crypte Tonique continue son chemin épatant dans les sentiers des archives, pour livrer un magazine à la fois érudit et dont on sent le coeur palpiter. Amateurs de bande dessinée, ne manquez pas de rendre visite à cet endroit que les générations futures nous envieront !

(par Morgan Di Salvia)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Le magazine est disponible (au prix de 10€) à La Crypte Tonique, 16 galerie Bortier à 1000 Bruxelles (Du mardi au samedi, de 12h à 18h).

VOIR EN LIGNE : LACRYPTETONIQUE.COM

Tel : + 32 (0) 2 514 14 92

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21 Messages :
  • « J’ai envoyé des photocopies de Rembrandt à la rédaction de Spirou en biffant son nom. J’avais dit que c’était un jeune qui voulait travailler avec moi…ils m’ont répondu « qu’il aille encore un peu à st-Luc et ce sera bien » ! J’ai pas insisté !! ».

    Ils n’avaient pas tort, Rembrandt n’a jamais fait ses preuves en bande dessinée.

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    • Répondu par philippe capart le 14 décembre 2012 à  12:42 :

      je crois que par ce canular, Walthéry mettait le doigt sur le peu de culture graphique de la rédaction d’alors (qui n’avait pas perçu qu’il s’agissait d’un dessin de maître). Mais il est aussi vrai qu’un dessinateur n’est pas automatiquement un auteur de bande dessinée. Dans le cas d’un Chester Gould ou d’un Peyo, ce sont leurs limitations en dessin qui ont fait leur force. De la même manière, une marionnette ultra articulée ne va pas automatiquement faire le meilleur spectacle.

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      • Répondu le 14 décembre 2012 à  17:28 :

        Peyo n’a aucune limitation en dessin, lui se voyait ainsi, mais rien n’est plus faux, c’est un des meilleurs dessinateur que la BD ait connu.

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        • Répondu par philippe capart le 14 décembre 2012 à  18:38 :

          Peyo n’arrivait pas à dessiner ses schtroumpfs de face, parvenait difficilement à faire des angles issus de perspectives complexes et se reposait, en partie, sur des raccourcis graphiques de ses aînés...ce qui ne l’a pas empêché de faire des bandes dessinées exceptionnelles. Avec un répertoire limité on peut parfois exprimer plus (et mieux) qu’une personne avec un répertoire plus large.

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          • Répondu par Daniel le 14 décembre 2012 à  19:23 :

            N’importe quoi Mr Capart, lisez les livres vraiment dessinés par Peyo (càd les Johan et Pirlouit et pas les derniers, et non les albums des Schtroumpfs faits par ses assistants) et vous verrez que c’est un artiste de premier ordre qui en remontrerait à n’importe quel dessinateur actuel encensé par la critique (les Guibert, Blain, Prudhomme, Vives, Sfar, guardino etc...).

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            • Répondu par philippe capart le 15 décembre 2012 à  13:13 :

              Chacun est libre de son opinion. Peyo a su transformer ses manques en qualitées, c’est le propre des grands auteurs. La bande dessinée n’est pas un sport de compétition. Je ne pense pas qu’il serait venu à l’idée de Peyo d’en "remontrer" à d’autres auteurs.

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              • Répondu le 15 décembre 2012 à  19:13 :

                Je ne pense pas qu’il serait venu à l’idée de Peyo d’en "remontrer" à d’autres auteurs.

                C’est pourtant ce qu’il a fait avec TOUS ses assistants, reprenant encore et encore leurs dessins à même la planche, et ils vous dirons à quel point ça les a fait progresser.

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                • Répondu par philippe capart le 16 décembre 2012 à  14:26 :

                  Enseigner et remontrer sont deux choses différentes. Je ne doute pas qu’il ait appris des tas de trucs à ses collaborateurs,

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                  • Répondu le 16 décembre 2012 à  14:51 :

                    Vous n’avez pas peur de vous contredire en 5 posts avec un bel aplomb. Peyo est un très grand dessinateur, il était ausi un auteur complet, un raconteur comme il y en a peu dans la BD, vous pouvez toujours affirmer qu’il était un médiocre, mais vous ne lui arriverez jamais à la cheville.

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                    • Répondu par philippe capart le 16 décembre 2012 à  16:20 :

                      je ne vois pas en quoi je me contredis et l’idée de concurrencer qui que ce soit me paraît ridicule. J’apprécie le dessin de Peyo et nulle part je parle de médiocrité à son propos.

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                      • Répondu par JW le 16 décembre 2012 à  23:25 :

                        Les gens ne pardonnent pas à Peyo son succès avec les Schtroumps, comme ils ne pardonnent pas celui d’Astérix à Uderzo, mais ce sont l’n comme l’autre de très grands dessinateurs qui ont beaucoup fait pour la reconnaissance de la bande dessinée comme art à part entière, ils mériteraient un peu plus de respect.

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                        • Répondu par philippe capart le 17 décembre 2012 à  12:36 :

                          Sacraliser un auteur ne sert pas son travail. Que son travail soit un sujet de discussions et de débats me semble être un signe de bonne santé...enfin quand il ne s’agit pas de monologues virtuelles sous pseudonymes et anonymats !

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                          • Répondu par Pierre Bailly le 19 décembre 2012 à  22:03 :

                            Vous avez raison monsieur Capart, comparer les démarches de Peyo et de Chester Gould est très judicieux.

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          • Répondu par Brian Addav le 30 décembre 2012 à  07:34 :

            Là ce serait un ou plusieurs débats amusants à lancer.

            Peyo n’arrivait pas à dessiner ses schtroumpfs de face :
            Cela mériterait d’une part de relire en détail ses albums pour le vérifier. De faire de même avec ses Johan et Pirlouit pour le vérifier en terme de statistique.
            Surtout, cela est peut-être simplement dû au second débat.

            Peyo parvenait difficilement à faire des angles issus de perspectives complexes

            Il sera là intéressant de définir ce qu’on appelle une perspective complexe, et en quoi elle est complexe.
            Pour ma part, je trouve personnellement que la perspective qu’utilisait souvent Peyo, (et ses amis Franquin et cie) notamment dans ses Johan, à plat, cad avec la ligne d’horizon sur le bas de la case, est peut-être la plus complexe à mettre en scène niveau bd. Et qu’elle est aussi la plus efficace.

            Elle donne un aspect petit théâtre à la scène, (beaucoup plus vivant qu’une perspective de la mort qui tue dans tous les sens) et elle est surtout compréhensible par les lecteurs de tout âge.

            Par contre, elle requiert de maîtriser réellement la perspective pour donner l’impression de profondeur au décor, et de donner une réelle consistance "3D" à ses personnages. Ceci expliquant peut-être pourquoi on ne voit pas beaucoup de persos de profils ou de face.

            Pour illustrer la complexité de ce genre de mise en scène, on pourrait par exemple analyser les scènes d’intérieures des 7 fontaines de Johan et Pirlouit.
            Histoire de définir ce qu’est la complexité d’une perspective :o)

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            • Répondu par philippe capart le 30 décembre 2012 à  13:48 :

              La mise en scène théâtrale, pieds sur ligne du sol, est une spécialité d’André Franquin qu’il a transmit à Peyo. Simple d’apparence mais en effet difficile à gérer. Quand je parle de perspectives complexes, je pense à des plongées et contre-plongées. Je pense que Peyo n’avait pas l’aisance pour se lancer là-dedans mais je pense aussi que ses récits n’auraient rien gagner à leurs utilisations. Peyo était un adepte du K.I.S.S ! de l’animateur Richard Williams (Keep It Simple Stupide !)

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              • Répondu par Brian Addav le 30 décembre 2012 à  16:24 :

                Ce qui est gênant dans votre propos, c’est que vous affirmez que Peyo avait des difficultés techniques quant à ces fameuses perspectives complexes. Sans tomber dans le fanatisme aïgu, ça titille un peu de lire ça :o)

                Rien que sur Johan et Pirlouit, je pense qu’on peut trouver nombre d’exemples de scène en plongée et contre plongée où Peyo ne montre pas tant de difficultés. L’attaque du chateau dans les 7 fontaines, la découverte de la salle du banquet dans l’anneau de castellac, la scène dans la flûte à 6 schtroumpfs où le méchant tombe de la falaise poussée par la chèvre de Pirlouit.
                Idem pour les schtroumpfs : la sortie de la tour dans le cracoucass, même si là Peyo a surtout supervisé le boulot, puisqu’il n’a au final pas dessiné grand chose sur les schtroumpfs.

                J’y vois plus personnellement un choix volontaire de sa part, quant à la mise en scène, qui rejoint effectivement le procédé que vous citez.

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                • Répondu par philippe capart le 31 décembre 2012 à  15:17 :

                  Peyo faisait très peu usage de plans "engagés" (subjectifs) avec des angles atypiques, privilégiant les plans plus neutres qui favorisent le jeu des personnages de plein pied. Selon Walthéry, Peyo se disait "un pénible du dessin". Il gardait un vocabulaire graphique simple. Quand il faisait des scénarios pour Walthéry, il multipliait les scènes complexes sachant qu’il ne devrait pas les dessiner (et sachant aussi que Walthéry en raffolait). Peyo était le premier à admettre ses limites et il a su en tirer sa force.

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                  • Répondu par Brian Addav le 31 décembre 2012 à  15:56 :

                    Oui. Peyo dessinait très peu. Ce qui l’intéressait était l’histoire, comment la raconter. Il passait plus de temps à écrire, à découper qu’à dessiner. C’est connu.

                    Ensuite, on peut ouvrir un début, qu’est-ce qui est le plus engagé ? Un plan atypique qui en met plein la vue question perspective ou un plan au service du jeu des personnages. Affaire de goût, d’envie, et surtout de façon de concevoir la narration graphique.

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                    • Répondu par philippe capart le 31 décembre 2012 à  16:45 :

                      Méliès, Chaplin et Hergé étaient également partisans de ce type de mise en scène et cela les a plutôt réussi. Quand je parle de plan "engagé", je veux dire un angle qui induit déjà une forte direction à l’image indépendamment des sujets représentés.

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  • Trouver Walthéry génial et Peyo médiocre, c’est oublier un peu vite que Walthéry a appris son métier au côté de Peyo.

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    • Répondu le 30 décembre 2012 à  01:33 :

      Résumer le propos de monsieur Capart à cette affirmation, c’est aller encore un peu plus vite en besogne.

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