Marguerite a un boulot, un petit ami, deux chats et un chien. Normal. Par contre, elle a du mal à lier connaissance, à changer ses habitudes, à supporter le bruit, à faire la fête. Quelque chose ne va pas... "Bouge-toi le c..." exhorte sa cousine... Mais d’un malaise à l’autre, Marguerite finit par rompre avec son compagnon et prend son courage à deux mains pour consulter. Du généraliste aux psys, personne pour la comprendre. C’est finalement internet qui va lui révéler son mal : le syndrome d’Asperger, une forme d’autisme peu visible, car préservant bien des aspects de la sociabilité. Une nouvelle vie commence pour Marguerite, jusqu’à vouloir en savoir toujours plus, et surtout, partager.
Témoignage né de la découverte du blog de Julie Dachez, cet album aux vertus clairement éducatives constitue un véritable manuel psychologique, tout en offrant un portrait humain d’une immense force. L’adaptation de Mademoiselle Caroline (déjà sensibilisée aux sujets psy) est assez brillante : des traits souvent simples mais d’une belle clarté, une utilisation des couleurs élégante et précise, et une superbe maîtrise du noir. Moderne et fluide, avec une attention de tous les instants à ses personnages.
Il serait parfaitement injuste de cantonner La Différence invisible aux bibliothèques d’établissement de santé ou même à la formation de tous les médecins francophones. Le personnage de Marguerite, -réel, faut-il le rappeler-, émeut durablement, au-delà de la révélation qui la libère.
Voir en ligne : le blog de Julie Dachez
(par David TAUGIS)
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