L’évènement est suffisamment important pour que le FIBD y consacre une conférence de presse spéciale, en dehors de celle, traditionnelle, de la présentation de la programmation. Le « show » commença par un concert de dessins signés Zep, Trondheim, Dupuy & Berberian et qui préfigurait l’une des activités-phare du Festival qui, selon les voeux de Benoit Mouchart, est destiné à amener les gens qui ne lisent pas la BD à découvrir le 9ème Art. Un happening honoré par pas moins de sept Grands Prix : Fred, Mézières, Giraud, Schuiten, Zep, Trondheim, et José Munoz qui en profita pour présenter son affiche. Tous, figuraient en rang serré autour du délégué général Franck Bondoux qui venait présenter les sponsors succédant à Michel-Édouard Leclerc évincé un peu sèchement. L’idée est de fédérer trois grandes marques : la Fnac, la SNCF et le FIBD pour une noble cause : la promotion de « toutes les bandes dessinées ». « C’est un partenariat qui fait sens, qui sert le projet du Festival grâce à deux acteurs qui vont favoriser sa mise en relation avec le public » affirme Franck Bondoux, soulignant que ces sponsors permettent au festival de « conjuguer harmonieusement fonds privés et fonds publics ». Ces deux nouveaux sponsors qui ont signé, « pour au moins quatre ans », ne modifient par pour autant les rapports avec d’autres partenaires financiers privés fidèles, comme la Caisse d’épargne, par exemple. Le délégué général avance que d’autres sponsors « plus techniques » devraient rejoindre ceux-ci, en raison du développement des nouvelles technologies, et notamment de l’Internet. « La bande dessinée s’impose comme la matrice d’une nouvelle pop culture planétaire : cinéma, télévision, jeux vidéo puisent à la source de son imaginaire, définissant de nouveaux horizons pour le 9ème art » affirment les organisateurs.
« La part de marché de la BD à la Fnac est supérieure au reste du livre » (Denis Olivennes, PDG de la FNAC)
« La FNAC est le premier diffuseur de bande dessinée de France, renchérit Denis Olivennes, le PDG de l’enseigne. Sa part de marché est chez nous supérieure à celle du reste du livre dans son entier, avec de 3 à 9.000 références en permanence dans nos rayons. » Ce partenariat ne sera pas que financier affirme le patron de l’enseigne, comme pour montrer qu’il peut faire mieux que les Centres Leclerc : Il consistera notamment à mettre en avant dans ses 67 librairies à l’aide de ses « 1000 libraires experts », le palmarès du Festival (ce qui, si l’on considère celle qui est sortie du chapeau l’année dernière, soulève bien des interrogations), en portant la bande dessinée franco-belge « au-delà des frontières », notamment dans les filiales de l’enseigne présentes dans 8 pays en Europe et en Amérique du Sud ; enfin en créant toute l’année des évènements (parcours BD, conférences, débats, expositions et autres) destinés à « prolonger le festival au-delà de ses murs et de ses dates », également grâce au site internet de la Fnac, « le premier site marchand de France », et notamment son site communautaire Fnac Live qui devrait offrir une place accrue à la bande dessinée.
La SNCF s’engage à mieux transporter les festivaliers
La SNCF met en avant ses propres atouts : Un milliard de voyageurs transportés chaque semaine et un investissement annuel de 1,5 millions d’euros pour la promotion du livre et de la lecture. Son Directeur Général, M. Guillaume Pépy souligne l’ancienneté de la relation de l’entreprise avec le livre, au point qu’elle est entrée dans le langage courant : romans de gare, bibliothèques de gare... Le but est « d’élargir les publics du livre ». M. Pépy désire « voir des livres à côté des ordinateurs » dans les trains qu’il met à la disposition du public. Il annonce un « package » TGV + Festival et promet d’améliorer les communications TGV et TER pendant la période du festival. Une série d’évènements dédiés seront montés, notamment « un train des auteurs », un « vote pour un prix du public FNAC/SNCF » dans les gares, des « bibliothèques éphémères ».
Ces partenariats monteront en charge dans les quatre années à venir promettent les sponsors encore à la recherche de « nouvelles idées ». Quand on leur pose la question de savoir quel est leur contribution respective dans ce partenariat, Denis Olivennes élude et plaide la discrétion : « Nous ne voulons pas provoquer la surenchère entre les évènements culturels que nous favorisons » dit-il.
Quant au Festival, ainsi « conforté dans sa mission », il annonce, par la voix de son délégué général (dont la société a obtenu la concession du Festival pour dix ans, si l’on en croit les propos du président du FIBD, M. Francis Groux), qu’il se recentre sur la ville dans un axe Champ de Mars-Place New-york « relié par une circuit piétonnier ». Le contenu du Festival sera présenté le 4 décembre prochain mais il annonce d’ores et déjà une exposition « 35 ans de Grands Prix de la BD à Angoulême », un espace destiné à la sélection officielle, une exposition vidéo conçue par Benoit Peeters et une grande exposition sur la bande dessinée argentine qui va se trouver, selon les propres mots un peu emphatiques du Président des Grands Prix 2007, José Munoz : « portée sous la lumière de la France illuminée ».
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : L’affiche du prochain Festival : Un dessin de Munoz montrant Alack Sinner dansant le tango avec Billie Holiday.
Reportage photo : (C) Didier Pasamonik
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