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La Femme Accident - 1ére Partie - Par Lapière & Grenson - Dupuis

Par Nicolas Anspach le 14 mai 2008                      Lien  
Changement de cap pour {{Olivier Grenson}}. Le dessinateur de {Niklos Koda} s’est associé à {{Denis Lapière}} pour un diptyque, {La Femme Accident}. Un récit sensible et personnel mettant en scène une jeune femme dont le parcours la mène en prison…

Le récit commence derrière les barreaux. Le personnage principal fait le point sur son passé et ses perspectives d’avenir. Julie rêve d’emmener son jeune fils en Australie. Elle n’a que trente-cinq ans et sa jeunesse lui permettra sans doute d’y refaire sa vie facilement. Elle a passé l’essentiel de sa vie dans la banlieue de Charleroi, une ville populaire et ouvrière où la misère et la violence sont plus présentes que dans d’autres villes belges. Julie devra patienter avant de réaliser son rêve. Elle n’en a pas fini avec la justice. Son procès débute et elle doit s’expliquer sur les circonstances qui l’on mené dans ce lieu.

Olivier Grenson nous parlait de ce récit en janvier 2007 : « Le récit commence dans sa cellule. Elle fait le point sur son existence. Parallèlement aux flashes-back et à sa vie carcérale, nous suivrons son procès où différents protagonistes témoigneront. Denis a habillement construit la structure narrative de ce récit. La personnalité de Julie sera traitée de trois points de vue différents (la prison, le procès et les flashes-back) ».

L’originalité de ce récit réside dans la construction narrative, mais aussi dans le traitement du passé du personnage principal. Adolescente, Julie subit plus la vie qu’elle n’en profite. Avait-elle la possibilité de ne pas se diriger vers le mauvais choix ? Les rapports avec sa famille sont difficiles. Malgré son jeune âge, elle sort avec quelques garçons qui profitent d’elle sans véritablement avoir des sentiments purs à son égard.

Habile conteur, Denis Lapière a l’habitude de nous intriguer avec ses one-shots. On lui doit différentes collaborations avec Pierre Bailly, Clarke, Paul Gillon ou encore Ruben Pellejero pour la collection Aire Libre des éditions Dupuis. Il ne déroge pas à la règle en nous offrant ce parcours d’une jeune femme au destin accidenté.

Olivier Grenson dessine sa région natale. L’auteur nous expliquait son besoin de s’approprier l’histoire en demandant à son scénariste de changer le lieu de l’intrigue. « Si nous voulons que l’héroïne ait un vécu, il me semblait important de tenir compte de cet environnement, dit le dessinateur. Julie me ressemble. Nous racontons la vie d’une femme qui est jolie, ambitieuse et qui envie de partir de sa région natale pour se réaliser…  ».
Jean Dufaux avait offert à Olivier Grenson un contexte favorable pour son évolution graphique. Son trait était devenu plus mature, plus réaliste dans Niklos Koda. Le dessinateur troque aujourd’hui l’encre noire pour la couleur directe. Ses planches sont tour à tour chaleureuses ou oppressantes lorsqu’elles représentent la froideur des faubourgs d’une ville ouvrière surplombée du nuage gris des hauts-fourneaux masquant les terrils.

Pour l’anecdote, Ces auteurs ont failli s’associer dans les années 80 lorsqu’Olivier Grenson débutait. Le projet ne fut pris par aucun éditeur. Une vingtaine d’années plus tard, ils font enfin cause commune.

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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