La Foire aux gangsters est initialement publiée en volume à la suite du Nid des marsupilamis. Spirou et Fantasio y sont initiés à l’art du judo par le mystérieux Soto Kiki qui les implique dans une sombre affaire de kidnapping. Nos héros se retrouvent aux prises avec des malfrats qui évoluent en milieu forain.
L’histoire conserve l’efficacité certaine des récits de Franquin et l’on a plaisir à la redécouvrir sous ce format, entièrement recolorisée et légèrement remontée. Toutefois, le volume est avant tout accompagné d’un appareil critique censé justifier cette édition de prestige. Les commentaires produits par José-Louis Bocquet et Serge Honorez valent en particulier par la contextualisation qu’ils proposent du travail de Franquin, de ses relations avec le Journal de Spirou, de l’implication de Jidéhem sur le présent volume et enfin de la naissance de l’atelier Franquin.
Le reste des commentaires, globalement intéressants, sont toutefois davantage anecdotiques, même s’ils séduiront à coup sûr nombre d’amateurs de Spirou. La reproduction des planches de travail du volume constitue une somme de documents appréciable en soi, mais ici surtout un prétexte à des développements à la pertinence et l’élaboration variables.
Si l’on ne peut qu’apprécier ce traitement offert à une bande dessinée – qui affiche par là son statut d’œuvre au sens fort – l’impression demeure néanmoins d’une exploitation du filon Spirou, un court récit de respiration devenant un imposant volume à 24 euros. On oscille en quelque sorte entre une lecture artistique et une autre commerciale de l’événement.
(par Aurélien Pigeat)
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