Chez Soleil, le temps est aux collectifs gravitant autour des grandes séries installées.
Juste avant Prométhée dont nous vous parlerons prochainement, les scénaristes Ange et l’éditeur Jean Wacquet ont donc décidé de rassembler six courts récits, à chaque fois dessinés par des auteurs différents. C’est donc l’occasion pour le lecteur de découvrir des facettes cachées de l’univers créé par Ange et Alberto Varanda tout en faisant connaissance avec des dessinateurs dont ils n’ont peut-être pas encore expérimentés le graphisme.
Par ordre d’apparition, on peut donc retrouver dans ce collectif :
Emmanuel Roudier plus connu pour ses formidables séries préhistoriques (Neandertal, La Guerre du feu).
Stefano Martino, un dessinateur italien qui produit autant pour les Comics, pour les Fumetti que le franco-belge. Dans ce dernier registre, il a récemment dessiné un album d’Oracle et un autre des Divisions de Fer chez Soleil.
Ronan Toulhoat : si vous ne le connaissez pas encore, voici un auteur qu’il vous faut découvrir ! Fer de lance d’Akileos, en particulier avec Le Roy des Ribauds, il est de plus en plus courtisé par les grandes maisons ; nous en reparlerons.
Stéphane Collignon qui a entre autres dessiné Lex avec Froideval ainsi que Les Démons d’Armoises, scénarisé par Gaudin & Clerjeaud dont le troisième paraît la semaine prochaine.
Thibaud de Rochebrune : issue de l’animation, ce dessinateur a réalisé Bluehope, Pinocchio dans la série A l’origine des Contes, ainsi entre autres que la trilogie Filii qu’il a développée seul chez Bamboo.
Alexis Sentenac, dont on connaît le travail d’illustration, de couleur et de couvertures (Sanctuaire Genesis, Complot), mais qui a également brillé plus récemment au dessin de Siberia 56 dont le troisième et dernier tome vient de paraître aux éditions Glénat.
Le défaut de ce type de collectif est en général de manquer de cohésion. Le couple de scénaristes Ange déjoue cependant le problème en suivant le parcours d’une hache, élément fondateur et emblème des Chevaliers Dragons. L’arme passe de main en main, au cours des différents âges de la Geste. On se souvient d’ailleurs que ce procédé avait été déjà utilisé aussi bien dans le talisman des Timour de Sirius que dans Mémoires d’un 38, mais dessiné par Franz, sur un scénario de Fromental & Bocquet.
La passation de la hache permet d’aborder différentes thématiques (la création de l’Ordre, les dissensions, le dilemme entre le devoir et les sentiments, le veil, etc.), tout en respectant une certaine constance dans le rythme. Il se dégage finalement de cet album une certaine cohérence, assez exemplaire dans cet exercice. Certes, la place donnée à chaque destin de guerrière (huit pages) ne permet pas de dévoiler de grands secrets de l’Ordre, mais l’on parvient à toucher au plus profond de l’humain dans un univers qui s’est solidement construit en plus de vingt tomes.
(par Charles-Louis Detournay)
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Concernant La Geste des Chevaliers dragons, lire des précédentes interviews d’Ange :
« Nous commençons un second cycle dans La Geste des Chevaliers dragons »
« L’origine de "La Geste des Chevaliers Dragons" remonte aux femmes »
« Sans leurs sentiments et leurs souffrances, les personnages seraient en carton-pâte. » (Janvier 2012)
« Marie des Dragons n’a rien à voir avec la Geste » (Novembre 2009)
Ainsi qu’un article général présentant la Geste : Entre Ange et Ténèbres, Soleil continue de privilégier l’Héroïc-Fantasy.