Le Veill est de retour, cette maladie qui se répand aux abords des dragons. Quatre chevaliers sont envoyés dans la ville proche du lieu où a été détecté une autre de ces bêtes légendaires. Même si l’ordre ne s’occupe pas de politique, les jeunes femmes souhaitent toute de même l’accord des autorités de la cité avant d’aller tenter d’exterminer le monstre. Par l’entremise du vénérable Kiro, les guerrières sont parvenues à être admises en audience auprès du Haut Lignage. Mais pour être reçue devant cette assemblée, elles doivent se séparer de leurs armes. Or un chevalier dragon ne se sépare jamais de son épée en os de dragon, seul arme au monde capable de venir au bout du terrible animal. Une erreur qui risque de leur coûter cher…
Le duo Ange (Anne et Gérard) continue donc de conter les aventures de ces femmes chevaliers. Avec cette septième histoire tournant autour de la même thématique, une certaine lassitude aurait pu être ressentie à la lecture de Revoir le Soleil. Mais il n’en est rien, les deux scénaristes savent constamment se renouveler et happer le lecteur dans leur univers. Comme dans le tome précédent Par delà les Montagnes, ils ont introduit et conclu leur album avec une voix off, dont la justesse des dialogues vous procure à nouveau des frissons. Rien que pour le final, cet album est à découvrir.
Au dessin, on retrouve cette fois le talentueux Thierry Démarez, dont le trait de crayon paraîtra familier à ceux qui connaissent son travail sur Le Dernier Troyen (scénarisée par Valérie Mangin). Ses décors sont, comme à son habitude, magnifiques et ses femmes guerrières, sans être vraiment belles, possèdent toutefois un charme étrange propre au style de l’artiste. Même les scènes de lutte entre les chevaliers et le dragon sont dynamiques et particulièrement réussies.
La Geste des Dragons sait donc se renouveler. Mieux encore, à chaque nouvel album cette série gagne en saveur et en intensité. À ne surtout pas rater pour tout amateur de fantasy.
(par Olivier Wurlod)
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