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La Grande Évasion : la balade de Tilman Razine - Par Kris & Martinez - Delcourt

Par David TAUGIS le 29 juillet 2014                      Lien  
Huitième et dernier volume de la série thématique "La Grande Évasion", un voyage en Russie carcérale du temps des grands travaux du transsibérien. Une pétillante galerie de personnages vient assaisonner le suspense habituel.

Comme dans toute bonne dictature, les travaux pénibles échoient aux prisonniers. Si possible politiques. Pour ces pharaoniques efforts créant la plus gigantesque ligne de chemin de fer d’Europe, ils sont des milliers de bagnards à la tâche. Chacun rêve d’une évasion salvatrice, mais les soldats du Tsar veillent farouchement...

L’espoir naît avec Tilman Razine, un bandit qui fait frémir le pouvoir et qui promet de briser les chaînes de tous ces prisonniers...

Raconté en flash-back dans une seconde période d’enfermement (la Seconde Guerre mondiale et les goulags tout récents), l’album joue sur le mystère d’un sauveur quasi mythique. Existe-t-il vraiment ? Ou bien est-il maître dans l’art du camouflage ?

Le fait de placer un comédien dépité au centre de l’intrigue apporte une théâtralité farcesque à cette balade. Sans parler du couple de voyageurs grotesques qui fournit des moments comiques savoureux. Avec ce décor qui semble illustrer le supplice de tantale -les bagnards sont aux fers mais le train et le lac Baïkal les narguent en permanence, le polar concocté par Kris prend des allures de partie d’échecs, offrant plusieurs entrées au lecteur.

Un exercice de style ludique qui n’oublie pas de s’appuyer sur une page d’histoire essentielle du XXe siècle, avec des totalitarismes en ébullition.

La Grande Évasion : la balade de Tilman Razine - Par Kris & Martinez - Delcourt
© Guy Delcourt Productions 2014

(par David TAUGIS)

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- Tunnel 57 - Par Jouvray & Brachet
- Diên Biên Phu - Par Gloris & Le Saëc
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10 Messages :
  • je ne vois pas la place du "farcesque" dans une page d’histoire ,liée à la dictature où des milliers d’hommes sont morts.

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    • Répondu par Jean-Luc Cornette le 29 juillet 2014 à  18:56 :

      Ah zut, il aurait fallu le dire à Charlie Chaplin avant qu’il ne réalise Le dictateur !

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      • Répondu le 30 juillet 2014 à  08:39 :

        ouais c’est toujours le même refrain qu’on sort. Il faut changer de cd. J’ai rencontré des gens qui ont souffert de la guerre et qui n’ont pas ri du tout en voyant le film ! Je m’appuie sur leurs témoignages et ma remarque est pertinente.

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        • Répondu par Jean-Luc Cornette le 30 juillet 2014 à  10:02 :

          Le problème, est-ce l’oeuvre de fiction ? Ou sont-ce les gens qui, même s’en l’avoir lue ou vue, décident qu’elle ne devrait pas exister car ils pensent qu’elle ne va pas dans le sens de leur pensée ? Personne n’oblige quelqu’un à lire un livre ou à regarder un film.

          Si vos amis ont souffert de la guerre et restent insensibles au discours humaniste (et visionnaire, car écrit et filmé avant la guerre) de Chaplin, ça ne remet pas en question la qualité de son film.

          On peut avoir souffert de la guerre (ce que je ne souhaite à personne) et, hélas, rester quelqu’un de buté et d’insensible.

          Regardez ceci et arrêtez de remettre en cause le travail des artistes.
          http://www.dailymotion.com/video/x6mowd_charlie-chaplin-discours-du-dictate_news

          Et vous parlerez de pertinence, lorsque vous aurez quelque chose de pertinent à dire.

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        • Répondu par Oncle Francois le 30 juillet 2014 à  10:35 :

          Dans le dos des puissances occidentales démocratiques, Hitler et Staline avaient signé un pacte secret de non-agression, et se se sont bien arrangés entre eux pour se partager la Pologne innocente. Le goulag a duré bien après la mort de Staline, des millions de personnes y sont mortes. Il s’agit donc de sujets graves, mais après tout, le cinéma nous a donné La grande évasion, alors pourquoi pas ?

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    • Répondu le 30 juillet 2014 à  18:06 :

      Avez-vous oublié que "l’humour est la politesse du désespoir" ?

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      • Répondu le 30 juillet 2014 à  20:17 :

        oui , j’ai oublié. l’humour ha.... ha... ha. Panpan fessée. privé de dessert. Ohhh...

        Mais encore : grosse polémique aussi autour de la "Vie est belle"de Benigni pour les mêmes raisons que j’ai évoquées (on l’a déjà oublié ce film sauf la musique)
        Oui, Messieurs les jurés, cela reste pertinent.

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        • Répondu le 1er août 2014 à  00:43 :

          Effectivement, vous êtes bien triste.

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          • Répondu le 1er août 2014 à  08:53 :

            Non, rayonnant de gaîté mais je ne me cache pas derrière l’humour comme un cache sexe de misère. C’est la différence.

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            • Répondu le 1er août 2014 à  21:46 :

              Autrefois, l’humour était la cible des totalitarismes. Aujourd’hui il est celle du politiquement correct. Les temps changent ?

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