Un petit retour aux sources de temps en temps, ça ne fait pas de mal : après la version filmée des années 50 et celle de Spielberg de La Guerre des mondes, qui situent toutes les deux l’histoire à l’époque où est tournée l’adaptation. Rappelons-nous que le roman d’origine de H.G. Wells se situe à la fin du XIXe siècle, quand l’empire britannique est encore à son apogée. Le choc de sa défaite face aux Martiens n’en est que plus grand.
Le scénariste Ian Edginton et le dessinateur D’Israeli, qui avaient déjà signé Scarlet Traces, une excellente suite au roman de Wells, font ici aussi un travail admirable : l’ambiance du roman, bien ce que celui-ci soit abrégé, est parfaitement rendue, en particulier le désespoir qui s’empare petit à petit de la population humaine au fur et à mesure de l’implacable avancée de l’armée d’invasion martienne.
Comme à son habitude, D’Israeli réalise des planches où l’intensité émotionelle ne retombe pas grâce à des cadrages qui font ressentir l’énormité de la situation. Son dessin est à la fois stylisé et réaliste, un soin évident ayant été apporté à la mise en couleurs, d’une force remarquable.
Espérons donc que cet album donnera envie aux lecteurs français, qui se seraient jusque-là abstenus, d’aller découvrir Scarlet Traces, lequel bénéficiera lui-même d’une suite d’ici quelques mois. Edginton et D’Israeli se créent petit à petit leur propre univers et les lecteurs emballés ne peuvent qu’en être ravis.
(par François Peneaud)
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À noter que cette VF sort avant la VO, prévue pour le mois prochain.