Kil’Tyrson se rappelle que cette question s’est déjà posée un soir au coin du feu alors qu’il n’était qu’un enfant. Il se rappelle aussi que la remise en cause de leur mode de vie s’était soldée par la mort du vieux Bar’alkir. Le voilà maintenant adulte et le seul survivant de sa tribu décimée sur les plaines rouges. Lui, l’orc yeux clairs, marqué de ce fait du sceau de la lâcheté et de la faiblesse, est élevé au rang de héros.
Sans famille, sans tribu, il met son épée au service du Roi. Il refuse aussi que ses faits d’armes soient tatoués sur sa peau afin de cacher sa véritable valeur à l’ennemi. Il rejette une tradition ancestrale par choix tactique, Kil’Tyrson le subtil. Son courage, sa vaillance, sa ruse et son intelligence imposent le respect. Le roi pressent que cet orc aux yeux pâles est peut être l’avenir de sa race. Il tient là son nouveau conseiller qui pourra le mener, lui et son peuple, sur le chemin de la survie.
Une nouvelle voie est tracée pour rétablir l’équilibre des forces devenant de plus en plus défavorables aux orcs. Plus d’affrontements directs et brutaux : Kil’Tyrson impulse une guerre de mouvement, d’embuscades. Mais cette nouvelle vision de l’art de la guerre lui permettra-t-elle d’échapper au destin que lui promet l’alliance ?
Suivant la trace de Stan Nicholls, Olivier Péru (Assassins, In Nomine, Nosferatu) nous propose une vision originale, loin des poncifs, de ces personnages emblématiques de la Fantasy que sont les orcs. On s’y laisse entraîner avec plaisir.
Le dessin de Daxiong (Muo Wang, les éveillés), fin et soigné, sert et enrichit le récit par le souci constant du détail. Cet album, conçu comme un one shot, est assurément un bon moment de lecture. Pourtant une suite est déjà envisagée. Une bonne chose, si elle se révèle du même niveau.
(par Arnaud Houel)
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