Alors qu’il vient de fêter son admission au sein de l’académie d’alchimie, le jeune et fougueux Astraban sauve in extremis une jeune fille menacée de mort. Hélas, dès le lendemain, il voit ses amis et sa famille massacrés, et doit fuir ses poursuivants acharnés à sa perte en trouvant refuge chez celle qu’il a sauvée. Sans le savoir, Astraban vient de faire son premier pas dans La Guilde, où il croit tout avoir pour vivre heureux : l’amour, la confiance, et le respect. Pourtant, par jalousie, il perd son statut en oubliant la mission que son maître lui avait confiée ! Sur fond de paris sportifs, de dopage, et d’élections municipales, Astraban découvre alors la face cachée de la cité, celle des mendiants, des coupe-jarrets, des alchimistes clandestins. Déchu, il tente de se refaire en ’aidant’ les sportifs : cette voie sera-t-elle vraiment la meilleure ?
Collaborateur de Morvan sur le hors-série de Sillage, le Collectionneur, et pour la série Helldorado, Miroslav Dragan signe également les scénarios des Trois Mousquetaires et des Souvenirs de la Grande Armée sous son vrai nom, Michel Dufranne. Après un premier tome plein de promesses dans lequel il nous décrivait ce monde fantaisiste où la corruption et les potions s’affrontent, on attendait beaucoup de développements dans cette suite. En effet, Astraban est le héros typique au grand cœur, qui par mégarde tombe dans un nid de serpents. Si on s’attend à voir sa sagacité mettre en échec le milieu criminel qu’il a intégré par mégarde, il fait plutôt preuve de naïveté et pêche par sa passivité. Dans ce second tome, poussé dans ses retranchements, un sursaut de fierté le pousse à agir. On a pourtant du mal à rentrer dans la psychologie de ce personnage : malmené de bout en bout, on éprouve de la peine pour lui, et on souhaiterait l’aider. On suppose que les futurs épisodes vont lui donner l’expérience qui lui manque pour sortir son épingle de ce jeu bien nauséeux.
Après avoir été animateur à la Warner, Oscar Martin débute dans la BD avec cette première série. Même s’il ne possède le talent de Juanjo Guarnido, il partage avec lui ses origines hispaniques et son don de dessinateur animalier. Son dessin reste la vraie découverte de cette série : il est tonique, inventif et parfaitement naturel. Les moues et mimiques des personnages empruntent leur force narrative et leur sensibilité au monde du dessin animé.
Une belle découverte graphique ! Le parcours erratique du jeune héros surprend, mais la suite devrait conforter le lecteur dans le choix de cette série, promise à un succès d’estime.
(par Charles-Louis Detournay)
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Les illustrations sont © Martin/Dragan/Casterman