1917, Jeanne apprend que sa mère, connue sous le nom de Mata Hari, est sur le point de mourir. Elle décide de fuir cette lourde hérédité et de partir pour l’île de Java, où elle est née, afin d’en savoir plus sur son histoire. Elle fait la rencontre d’un mystérieux shaman qui lui fait revivre, dans une transe violente, un pan de son passé.
Un passé qu’elle aurait préféré oublier… En effet, pour accomplir un sombre rituel, sa propre mère, Mata Hari, avait tenté de l’empoisonner ! De son côté, la police javanaise recherche toujours activement le tueur en série qui sévit dans l’île. Celui-ci aurait initié la mère de Jeanne à des rituels maudits, en présence d’autres coloniaux désireux de briser la langueur et la monotonie du climat tropical…
Magus, la précédente réalisation de Debois, Cyrus & Annabel nous avait charmé par les surprises de son scénario, l’acuité du dessin, et la qualité es passions vécues par les personnages. La Javanaise captive par ces mêmes qualités.
Le mélange des genres est sans doute la première qualité de ce récit. Le fait d’accrocher le lecteur par la personnalité historique troublante de Mata Hari est un premier coup de maître. Si ce premier tome donne finalement peu d’indications sur la célèbre espionne, ce n’est pas sans laisser le lecteur abasourdi après un coup de théâtre aussi surprenant que celui que l’on découvre à la fin du premier tome de Magus. La seconde partie du diptyque en donne un peu plus sur les secrets de ce destin hors norme.
Annabel réussit également l’exploit de captiver le lecteur avec cette évocation de la vie coloniale dans l’île de Java. Si ses visages sont encore parfois un peu stéréotypés, l’aspect général de son graphisme confère de la fraîcheur, mais aussi beaucoup d’émotions à l’histoire, notamment dans un flashback dont le lecteur ne sort pas indemne.
(par Charles-Louis Detournay)
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