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La Main du singe, T3 - Par Alexis Laumaillé - Editions Bamboo

Par Patrice Gentilhomme le 12 septembre 2011                      Lien  
Comment une simple greffe peut-elle conduire à un secret d’état impliquant la nation la plus puissante du monde? C’est la démonstration et la conclusion de ce triptyque à la narration très originale et dont le troisième tome vient de paraître.

Nous retrouvons Abel Appleton ex-présentateur TV, greffé à la suite d’un mystérieux et grave accident, se trouvant entrainé malgré lui dans une intrigue troublante entre sombres secrets d’état et de mémoire collective bafouée.

La Main du singe, T3 - Par Alexis Laumaillé - Editions Bamboo Les tatouages tribaux qui se trouvent sur les greffes dont ce « miraculé » a bénéficié contiennent d’étranges informations : des fragments de récits relatant le massacre dont une population amérindienne aurait été la victime. Ils constituent l’unique trace du massacre des Choctaws, et à ce titre font l’objet donc de la convoitise de nombreux acteurs.

Le pourvoyeur des membres d’Abel, un archiviste américain qui avait lui-même fait le lien entre les tatouages et une histoire non-officielle, grâce notamment à ses relations avec la non moins mystérieuse Ozalee, propriétaire de casino et descendante de la tribu disparue.

La découverte d’une sacoche contenant les preuves de ce massacre organisé par le gouvernement américain relance le récit. Ce troisième tome se concentre autour de Sue, personnage ambigüe qui auparavant jouait les infirmières auprès d’Appleton et qui s’avère être un agent du FBI chargé de récupérer la précieuse mallette afin d’éviter la révélation au grand public de ce qui s’apparente à un véritable crime contre l’humanité, avec toutes les conséquences que l’on imagine… et que suggère sanq fard Alexis Laumaillé dans la conclusion de son récit.

À l’originalité du scénario, l’auteur ajoute un mode narratif particulier puisque deux histoires se déroulent en alternance : l’une chronologique et l’autre remontant le temps, explorant l’origine d’un processus historique auquel le héros se trouve mêlé bien involontairement. Ce type de procédé contraint donc le lecteur à basculer d’une époque à une autre, parfois d’une vignette à la suivante. A l’aide de discrets récitatifs l’auteur fournit un repère fixe : le jour de l’accident d’Abel, dénommé « jour zéro », jouant à la fois le rôle de point de départ et de… point d’arrivée d’une intrigue qui se déroule sur près de deux cents ans.

C’est avec ce dernier tome que l’ensemble apparemment disparate et décousu trouve sa justification et sa cohérence. Une méthode de narration, a priori plus perturbante que le simple feed-back, qui exige une grande attention de la part du lecteur.

Après trois années d’études à l’école Saint-Luc de Bruxelles Alexis Laumaillé a commencé à publier sa première BD chez Delcourt (Melissa). La Main du singe signe son arrivée chez Bamboo dans la collection Grand Angle avec une série difficile et exigeante et réalisée en solo (mention spéciale pour le traitement habile des couleurs par Sébastien Bouet).

(par Patrice Gentilhomme)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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