Lisez bien l’avant-propos avant de vous lancer dans La Poussière des aïeux... Ce voyage étrange ne suit pas une véritable intrigue, naviguant dans une mémoire familiale assez floue. Les morts se mêlent aux vivants, les époques se confondent, se répondent, se renvoient des souvenirs. Nous passons ainsi de la Révolution mexicaine au XXe siècle, avec toujours en filigrane cette façon si particulière de "fêter" les morts.
Pestemer a séjourné en 2005 et 2006 au Mexique où il a constaté que le culte des morts recelait un caractère festif, brisant les tabous occidentaux, et s’opposant aux habitudes chrétiennes. Incroyable dans un pays connu pour sa passion catholique...
Utilisant un dessin au crayon, tantôt sépia, tantôt brillant de couleurs extraordinaires, l’auteur affirme un style admirable, inspiré des peintres muralistes du Mexique. Cette virtuosité permet de faire passer les passages parfois abscons de l’album, autant qu’elle rend un hommage vibrant aux artistes de ce pays.
Certaines planches éblouissantes méritent de longues minutes d’attention, tellement les détails fourmillent. Un véritable choc graphique, judicieusement adapté à un thème si délicat.
(par David TAUGIS)
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40 planches originales ont été exposées lors du Festival d’Angoulême et jusqu’à ce soir, le 3 février 2012 (Archives départementales, 24 avenue Gambetta).