On pense à Coma, de Steven Dupré, immédiatement après avoir refermé cet album. Si on ne peut révéler la fin, qui éclaire l’ensemble des planches, il faut quand même évoquer le croisement entre monde réel et imaginaire. Le talent des auteurs réside dans le fait que le dénouement est une réelle suprise, amenée avec beaucoup de savoir-faire.
On découvre au départ la vie monotone et obsessionnelle d’une sorte d’homme à tout faire qui veille sur une machine. Celle-ci lui envoie une représentante incarnée par un robot féminin sans états d’âme. Une nouvelle venue semble en effet la gêner : la charmante blonde qui ouvre tout un monde au réparateur blasé, celui des sentiments.
En alternance avec les aventures claustrophobiques de notre manipulateur de clés, nous suivons un couple contemporain, qui va bientôt avoir un enfant, et dont la stabilité est menacée par l’événement. Leurs conversations, parfois banales, parfois tendues, nous ramènent à un quotidien intimiste rassurant.
Si parfois l’attention se relâche, faute de dialogues assez toniques, La Promesse doit sa réussite à l’explication finale, qui à elle seule transforme l’ensemble de l’album. Musiciens, les auteurs ont ajouté des allusions aux ambiances de concert. Une autre façon de parler des échanges humains à forte charge sentimentale, avec une caricature du chanteur M parfaitement réussie.
Pervieux et Vaccaro ont parfaitement construit cette histoire, qui se révèle au final bien plus émouvante que l’on ne s’y attendait.
(par David TAUGIS)
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