Maud est une jeune fille de 18 ans vivant dans une petite ville du Périgord. Elle est fascinée par les exploits parisiens du bandit de grand chemin au grand cœur qu’on appelle Le Renard. Lorsque son père est assassiné par un inconnu venant de Paris, elle est confiée à son grand-père, le Comte de la Roche, ce qui l’oblige à rejoindre la capitale. Elle emporte avec elle un livre légué par son père qui semble être l’objet de bien des convoitises.
Avec cette histoire, prévue en 5 tomes, Patricia Lyfoung se lance dans la grande épopée romanesque. Son scénario, loin d’être catastrophique, gagnera en personnalité si elle réussit à s’émanciper de ses évidentes références. En effet, Maud est un mélange d’Aurore de Nevers (le bossu), Lady Oscar (la rose de Versailles) et Rosa (la tulipe noire). Au vu du titre de la série, l’auteur semble toutefois revendiquer ses sources. Tout au long du récit, le lecteur peut s’amuser à reconnaître situations ou personnages connus (Le vicomte de Valmont, Masquerouge, etc.).
La première planche se détache du reste puisqu’elle se déroule dans un pays d’Orient. Elle laisse augurer d’une suite plus originale ou plus exotique dans les prochains albums.
Côté dessin, les codes "manga" s’intègrent d’une manière surprenante dans un récit bien français du XVIIIe siècle. Attention, pour autant, à l’utilisation trop systématique des lignes de fuite pour souligner l’action ou les rebondissements. Là aussi, le graphisme mériterait de s’affranchir d’un penchant académique.
Difficile de savoir si cette série rencontrera le succès auprès des jeunes filles qui semblent être la cible de l’éditeur. En tout cas, La Rose écarlate est un premier album encore un peu naïf mais plein de promesses. Il laisse penser que l’auteur a un potentiel de progression. À condition de s’affirmer pleinement. Confirmation dès le tome 2 ?
(par Laurent Boileau)
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