S’il y a bien une talent particulier chez les frères Hernandez, c’est celui d’écrire des personnages très justes. C’est que qui fait le sel de « Love and Rockets » et ce qui rend cette évocation des sixties par Beto particulièrement pertinente. Certes, un lecteur européen n’aura certainement pas toutes les références pour comprendre les allusions à la culture populaire américaine qui jalonnent « La Saison des billes » (le texte de postface et l’appendice donnent toutes ces clés), mais cela n’empêche pas de se plonger dans cette atmosphère particulière. Un monde d’enfants déambulant dans des suburbs résidentiels, un quotidien fait de de passions et d’obsessions (les cartes à collectionner, les comics, les G.I. joes), un monde dont les adultes paraissent absents,... Il y a d’ailleurs quelque chose de « Peanuts » dans cette présence en filigrane des parents.
Gilbert Hernandez se dévoilé dans cet ouvrage très bien édité par Atrabile (incorporant une nouvelle collection cartonnée de très belle facture), et plonge les amateurs de son abondante bibliographie aux sources de son inspiration. « La Saison des billes » n’est peut-être pas la meilleure porte d’entrée dans l’oeuvre de l’aîné des frères Hernandez, mais est très éclairant pour les amateurs de « Love and Rockets ».
(par Morgan Di Salvia)
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