La Vision T1 – Par Tom King & Gabriel Hernandez Walta – Panini Comics

Le synthézoïde Vision est un membre parmi les plus emblématiques de l’équipe des Avengers, et l’ancien couple qu’il formait durant de longues années avec la Sorcière rouge était l’un des plus célèbres de l’éditeur. À l’occasion du lancement du All-New All-Different Marvel, le personnage se voit créditer d’une série en solo.

« Solo », c’est vite écrit : le scénariste Tom King nous propose de découvrir le nouveau quotidien familial de la Vision, dans une banlieue pavillonnaire tranquille de Washington DC. Serait-il de nouveau en couple avec la Sorcière rouge ?

Eh bien « non » : la Vision a décidé de créer lui-même sa famille, sa femme et ses jumeaux sont donc des synthézoïdes comme lui. Si Ultron avait créé la Vision en copiant l’image mental de Wonder Man, la Vision a fait de même pour sa femme... même si nous ne connaissons pas encore le nom de « l’heureuse élue » ! Autant l’avouer, vu le passif du personnage, les amateurs de l’univers Marvel auront bien une petite idée sur la question. Quant aux enfants, ils sont la combinaison des schémas mentaux de leurs parents, et doivent donc aller au lycée pour gagner en maturité et en singularité.

Le principal intérêt de l’album est de confronter le désir de « normalité » de la Vision et la nature de sa famille. Comme d’ordinaire, le synthézoïde, mais aussi sa nouvelle famille, cherche comment se positionner face aux êtres humains (sont-ils ainsi légitimes pour vivre parmi eux ?), mais Tom King va très vite plus loin dans la réflexion en ramenant violemment le passé du père de famille au sein du nouveau foyer.

Difficile pour Madame et Monsieur Vision d’assimiler la vacuité de certaines discussions humaines.

© Marvel

À partir de là, la notice « Pour lecteurs avertis » sur la quatrième de couverture n’est pas volée : les quatre membres de la famille pètent littéralement les plombs, plus ou moins progressivement, à cause des choix du père ou de son histoire ; et ce de manière plus ou violente graphiquement. Ainsi, si les jumeaux ont leur intérêt dans le milieu scolaire où ils sont parfois rejetés, c’est assurément le personnage de Virginia (la mère au foyer) qui a capté notre attention car sa dérive progressive vers la folie est très troublante. Cette folie contagieuse aura t-elle des répercussions dans le nouvel univers Marvel ?

Appuyée par les planches agréables de Gabriel Hernandez Walta, ce premier album de La Vision est une lecture intéressante, où l’on relève un talent certain d’écriture à mettre au crédit de Tom King. Nous sommes donc curieux de découvrir le second album dans les prochains mois pour constater si les jolies promesses de la série sont tenues.