Avec un titre catastrophe comme celui-ci, on s’attend à lire une œuvre à sensation, digne des plus grands films hollywoodiens. Et bien ce n’est pas ça du tout même si finalement on n’en est pas si loin. Avec cet ouvrage en copyleft [1], Carabas se fait plaisir et publie un livret se revendiquant du journalisme sensible.
Pour dire les choses autrement, il s’agit d’un ouvrage militant, dénonçant les affres politiques d’une société en souffrance en anticipant les scènes fortes, les rebellions à venir, en montrant du doigt les dictateurs, les racistes, les imbéciles en tout genre. Le groupe de squatter marseillais à l’origine de ce manifeste ne s’éternise pas en tergiversations inutiles. Les textes sont souvent très courts, directs et réalistes. Ils font l’état des lieux, ils investissent le JT, le remplacent et inondent le spectateur de nouvelles dramatico politico sociales. Sans être de la bande dessinée, cet ouvrage s’en approche dans son dialogue texte-image-lecteur.
Les dessins associés sont tout aussi directs que les écrits et le mal en puissance devient palpable. Court, intéressant, solidaire, instructif, ce livre se présente comme un coup de poing dans le paysage journalistique et éditorial
Si grande est l’humanité, elle a malheureusement toujours besoin de la note de rappel pour se souvenir, pour prévenir le danger quand pourtant le passé nous y a préparé, pour apprendre à grandir. C’est en tout cas le message de anAmnésie, premier recueil de La guerre civile mondiale, oeuvre d’anonymes à paraître une fois par an, perle venue de nulle part, absolument excellent !
(par Marie M)
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[1] Oeuvre d’un auteur laissée libre de droit.