Toujours avec la même finesse, l’extrême sensibilité et un humour sautant du léger au plus grave, Judith Vanistendael reprend son histoire de cœur d’un point de vue différent : Abou et Sophie se sont séparés après un an de mariage, et sa fille Babette (née d’une autre relation) apprend à connaître l’ex-mari africain par le récit - partiel et édulcoré bien sûr - de sa maman. Qui, du coup, se remémore les moments de passion, de tension, d’abandon de cette époque. Comme l’émouvant voyage au Togo, avec une enquête ethnographique qui tourne à la farce, ou les moments de passion charnelle. L’auteure s’autorise des beaux débordements de cadre pour dévoiler les étreintes, les instants de tendresse qui prennent toute une page.
Elle réussit par ailleurs à portraiturer les différentes communautés avec un style original et une grande élégance, en privilégiant les scènes intimistes sur fond blanc.
Tout en décrivant avec délicatesse les différents moments d’un amour, Vanistendael glisse en permanence des éléments concrets liés au sort des opposants africains et décrit en filigrane une communauté immigrée attachante comme il s’en trouve bien d’autres en Europe.
(par David TAUGIS)
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