Né en 1953, Tanino Liberatore se fait remarquer dans les revues Cannibale et Frigidaire où il collabore avec Stefano Tamburini, réalisant avec lui la série qui fera beaucoup pour sa réputation et celle de L’Écho des Savanes : RanXerox (1981).
Une technique mixte –gouache, acrylique, pastels…, un esthétisme résolument moderne et surtout une liberté de ton où le sexe et la violence s’expriment sans retenue sont les marques de fabrique de ce jalon de la BD des années 1980. Déjà, un érotisme sulfureux tutoyant les tabous est à l’œuvre.
Celui dont la légende raconte qu’il choisit le dessin pour pouvoir dessiner des femmes nues n’est pas en dessous de sa réputation quand on compulse les derniers ouvrages qui viennent de (re-)sortir sous le label Drugstrore : Les Femmes est une suite de croquis, de gouaches et d’aquarelles à la technique éblouissante où s’expriment tous les fantasmes de l’artiste.
Mais c’est surtout dans Les Onze Mille Verges de Guillaume Apollinaire, un texte d’une crudité sans retenue qui rivalise sans problème avec les textes les plus extrêmes du Marquis de Sade, que le dessinateur italien peut déployer toute la palette de son talent dans un registre tout entier dédié à la jouissance, y compris graphique.
Ces deux ouvrages sous cellophane sont bien entendu à ne pas mettre dans toutes les mains.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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