Dans le prestigieux hôtel Dassault, la seule arme en présence était le crayon brandi par le poing dessiné par Lewis Trondheim sur l’affiche officielle. "N’oublions pas que la première forme d’expression écrite est le dessin, que ce soit chez les enfants ou chez nos ancêtres les hommes de Cro-Magnon." a martelé le président du jury 2007.
Simplicité pour une plus grande lisibilité.
Alors que la surproduction rend le marché de la bande dessinée difficilement lisible, la nouvelle direction du Festival rénove l’architecture de ses prix et redonne de la clarté à son palmarès.
50 albums parus au cours de l’année 2006 ont été sélectionnés (sans distinction d’origine géographique et, s’agissant d’ouvrages traduits, sans distinction de date initiale de parution dans leur langue d’origine) et concourent pour 6 d’entre eux pour le Prix du patrimoine et les 44 autres albums pour le 7 autres Prix (Prix du meilleur album et 6 Prix ex-aequo nommés les "Essentiels d’Angoulême", dont un sera labellisé "révélation").
La sélection 2007, intelligente, se base sur la qualité intrinsèque des livres, indépendamment des genres. Ainsi, dessin et scénario ne seront plus séparés, le Festival considérant "chaque album pour ce qu’il est : le métissage indissociable du texte, du récit et du graphisme." Les "Essentiels d’Angoulême" ont l’ambition de guider le lecteur dans la constitution d’une bibliothèque idéale. Le Prix du meilleur album devient alors la consécration suprême d’un palmarès rénové.
La bande dessinée parmi les fauves
Nouvel emblème de la charte graphique, le "fauve" accompagnera désormais l’ensemble des Prix. Si le nom laisse un peu rêveur, son graphisme traduit bien l’esprit impulsé par Lewis Trondheim et la nouvelle équipe dirigeante : simple, lisible et efficace. Pour couronner le tout, un espace dédié à la Sélection officielle sera créé afin d’offrir aux festivaliers une vision des ouvrages.
Outre la réforme du palmarès, la 34ème édition du FIBD se distinguera par sa nouvelle implantation : le centre ville accueillera la programmation culturelle et le site de Montauzier le Salon des éditeurs. La plus grande librairie de BD du monde (10000 m²) regroupera tous les professionnels (maisons d’édition, producteurs et distributeurs de produits dérivés et créations para-BD, bouquinistes et le marché international des droits) tous genres, toutes tailles et toutes spécialités confondus. Cette dissociation géographique entre salon et programmation culturelle reste la principale inquiétude des participants. Franck Bondoux, le délégué général, s’est voulu rassurant et affirme que ce "problème logistique" sera maîtrisé. Il serait, en effet, regrettable que les va-et-vient entre les deux lieux plombent cette édition 2007. C’est là, un enjeu, certes matériel, important.
Au chapitre des évolutions, notons également les créations d’un espace Manga plus important que naguère (500 m²), du premier volet de l’Exposition universelle de BD, d’un "match d’impro-BD" et de rencontres dessinées. Nous reviendrons prochainement sur ces manifestations dans nos pages.
(par Laurent Boileau)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion