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La page se tourne pour "City Hall"

Par Thomas Berthelon le 1er mai 2013                      Lien  
Dans un mélange de steampunk et de clins d'oeil à la littérature d'aventure, le troisième tome de ce manga-like français clôt un premier cycle passionnant et (trop ?) bourré de références.

Voilà plusieurs siècles que l’existence du papier a été rendue secrète pour des raisons de sécurité. En effet, sans que l’on sache pourquoi, est arrivé le moment fatidique où tout ce que l’on y écrivait prenait vie. Le pouvoir des écrits a ainsi failli précipiter le monde dans le chaos, et seuls les gouvernements et une poignée d’élites connaissent l’existence du pouvoir de la plume.

Aussi, lorsqu’une feuille de papier est retrouvée près de la dépouille du ministre des finances assassiné, le chef de la police alerte le maire de Londres. Celui-ci comprend qu’un "Papercut", gigantesque créature de papier née de la plume d’un terroriste, est responsable du meurtre. Mandatée en secret pour neutraliser le dangereux terroriste, une équipe de choc est formée autour du romancier Jules Verne, assisté du jeune talentueux Arthur Conan Doyle, et de la ravissante et redoutable Amelia Earhart.

La page se tourne pour "City Hall"
©Lapeyre/Ankama Editions

Après plusieurs affrontements dantesques et quelques fausses pistes, le trio découvre que leur adversaire masqué, Lord Black Fowl, détient en secret le propre père de Jules Verne. Cette première trilogie mène le lecteur au cœur d’une enquête explosive, où se côtoient rien moins que Mary Shelley, Harry Houdini, Abraham Lincoln, et même H. P. Lovecraft ou encore George Orwell !

Conçue comme une référence plus légère à la série Death Note, dont les deux auteurs sont de grands fans, la série City Hall affirme haut et fort ses nombreux clins d’œil à des incontournables de la science-fiction : Alien, Retour vers le futur, Star Wars, ou même... Wakfu (chez le même éditeur Ankama) sont convoqués de manière à peine cachée, comme dans un gigantesque plat servi dans une assiette généreuse.

©Lapeyre/Ankama Editions
Jules Verne
©Lapeyre/Ankama Editions

Cette envie d’en mettre plein la vue est également la principale (petite) faiblesse de la série, car à trop vouloir donner à manger au lecteur, on frise parfois l’overdose. Il est dommage que la narration de Rémi Guérin ne prenne pas assez le temps d’installer des ambiances et ralentir l’intrigue, car même lorsque les héros se reposent, les gags et les dialogues poursuivent leur train d’enfer. L’introduction de tant de personnages inspirés de personnes réelles nécessitaient également de leur laisser plus de place, on regrettera donc que des personnages comme Houdini ou Lovecraft soient presque relégués à de la figuration. Espérons que leur fort potentiel donnera lieu à quelques spin-offs.

Mais heureusement, s’il existe bien une qualité que nous ne pouvons enlever aux deux auteurs, c’est bien leur enthousiasme et leur énergie débordante. Les planches de Guillaume Lapeyre se révèlent très dynamique et sont tout sauf tièdes. Si le visuel de ses personnages est très directement inspiré du travail de Takeshi Obata (Death Note, Bakuman), le dessinateur des Chroniques de Magon se fait visiblement plaisir à dessiner des rouages et inventions mécaniques, créatures géantes, sans oublier l’architecture très présente de Londres.

Embarquez-vous pour un boost d’aventures steampunk dans les yeux, car voilà une excellente série qui lorsqu’elle atteindra son dosage idéal, promet de faire très mal.

(par Thomas Berthelon)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

City Hall T1 à 3 - Par Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre - Ankama Editions

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LIRE AUSSI :

- Interview des auteurs de "City Hall"

- "Et si les "mangas français" avaient finalement leur mot à dire ?"

 
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