1944. Harvey et Ross, deux jeunes musiciens, rêvent de succès, espérant triompher sur les plus grandes scènes d’Amérique. Les États-Unis s’engagent dans la guerre, celle-ci sépare les deux artistes. Le jeune pianiste revient défiguré à la suite du crash de son bombardier dans le ciel de l’Italie de 1944. Couvert des stigmates de ses blessures, il cache son visage derrière un masque de cuir. Son ancien copilote, chirurgien déchu dans la vie civile lui propose une nouvelle technique de greffe. Après l’intervention, Harvey démarre avec succès une carrière dans le cinéma fantastique, notamment dans les films d’horreur du début des années 50. Malgré cela, le jeune homme demeure instable psychologiquement, à tel point qu’il peut entrer dans des rages extrêmes allant jusqu’aux meurtres les plus sordides. Son mal-être s’accompagne aussi d’un désir de vengeance. Car, pendant qu’Harvey se battait en Italie, Ross Manson triomphait à Hollywood dans une comédie musicale dont il s’est, injustement, attribué l’entière paternité et n’hésitant pas « à oublier » son ancien partenaire des années d’avant-guerre.
Signé Serge Le tendre, ce diptyque utilise comme toile de fond les thrillers d’horreur les plus célèbres de l’époque. L’intrigue s’avère maîtrisée, riche en rebondissements et parfaitement servie par le trait précis et efficace de Gaël Séjourné.
Le travail des couleurs s’accorde judicieusement avec les ambiances « très hollywoodiennes ». Le trouble psychologique du héros associé à la volonté de se venger de la trahison dont il a été victime contribue à rendre ce récit haletant et passionnant.
Un thriller tendu qui s’inscrit dans l’esprit de l’âge d’or de Hollywood et qui décline la complexité des relations humaines entre trahisons, fantasmes et troubles psychologiques.
(par Patrice Gentilhomme)
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La peau de l’autre - Par Le Tendre et Sejourné - Grand Angle/Bamboo - 56 pages - 231 x 323 mm - 16,90 euros