Au coeur d’une vallée inconnue de tous, le Bouncer va initier Seth au maniement des armes et à la maîtrise de soi. Quant à Ralton et ses compagnons de crimes, ils continuent leur quête dévastatrice.
Ralton et ses hommes continuent de dévaster la région. Après avoir incendié la banque de Barro City, ils attaquent une diligence en route pour la ville. Conducteurs et voyageurs sont méthodiquement massacrés. Mais lorsque les hommes de Ralton veulent tuer la plus jeune des passagères, une certaine Déborah, Ralton s’y oppose farouchement. Il tue même l’un de ses hommes pour la protéger. Elle est sanglée sur un cheval en direction de Barro City.
Lorsqu’elle arrive en ville, le shérif la conduit vers l’école municipale. Déborah s’est portée candidate pour remplacer la précédente institutrice, assassinée par ses propres élèves. La jeune femme découvre que les enfants sont séparés par un grillage en fonction de leurs origines sociales. Déborah décide d’interdire cette ségrégation malgré l’opposition du maire et du shérif. Cette décision a pour conséquence immédiate de braquer les notables contre la nouvelle arrivante, qui se retrouve isolée dans ses nouvelles fonctions...
Bouncer et Seth sont bien loin du tumulte de Barro City. Le manchot a emmené son neveu dans un endroit retiré, une vallée où lui-même a été initié au maniement des armes et au contrôle de soi. Seth entame une longue initiation, où souffrance et privation seront son lot quotidien. Sera-t-il prêt à temps pour venger la mort de ses parents ?
(par Patrick Albray)
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On ne se refait pas. Jodorowsky distille ses traditionnelles scènes initiatiques jodorowskiennes (couper un homme en morceaux pour le donner à ses chiens), ses grandes envolées lyriques ("Tout est en toi. C’est ici, c’est là, c’est loin, c’est proche, c’est lumineux, c’est obscur, c’est une unité libre de commencement et de fin") ou pseudo-philosophiques ("Le temps est toujours plus lent pour un homme qui sait que la mort l’attend") et ses situations cornéliennes (le héros découvre que l’homme qu’il doit tuer est le père de celle qu’il aime). Mais malgré ces aspects baroques qui font partie inhérente des univers de Jodorowsky, "Bouncer" est un western puissant, où l’on trouve des personnages au caractère complexe, quelques scènes magnifiques (Boucq multiplie les prouesses graphiques) et de très belles idées. Comme cette école de village où les enfants des catégories sociales inférieures sont mis en cage pour les séparer des "bien nés". Avec une mention spéciale pour les époustouflants décors de Boucq et l’impressionnant travail du coloriste Nicolas Fructus.