Pour accomplir ce coup d’éclat, Moore use d’une technique qui lui a déjà réussi sur Marvelman : remettre à plat tout ce que l’on sait du personnage, et réinterpréter ce dernier, sans pour autant faire table rase du passé. Dans le cas de « Swamp Thing », chose des marais qui était autrefois un brillant biochimiste, Moore bouleverse les attentes de ses lecteurs : le monstre n’est pas un homme mais une plante. C’est le début d’une odyssée au sein d’un univers nouveau : notre monde vu par les yeux - et les autres sens - d’un végétal.
Dans " imagine ", il y a " image " et " magie ". L’imagination est au cœur de la magie. Enrichie par nos nouvelles perceptions, nos nouvelles sensations, elle changera la vie, le monde. Ainsi, l’idée que Swamp Thing est une plante et non un homme change complètement la donne.
Cette section met en avant la puissance de l’imagination à nous transporter dans la vie des autres. Les monstres, qu’ils soient vampires aquatiques, victimes des déchets nucléaires ou démons venus de l’enfer, sont autant d’êtres " imaginaires " avec lesquels le lecteur est invité à dialoguer.
Jean-Paul Jennequin
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