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La réalité ironique et réfractée des 13e Rencontres du 9e art d’Aix-en-Provence

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er mars 2016                      Lien  
Comme chaque année, les "Rencontres du 9e art et autres arts associés" d'Aix en Provence se signalent par une programmation audacieuse au carrefour des arts visuels et narratifs avec, au rendez-vous, des images, des univers et des personnalités hors-normes. Dérision, décalages, utopies, paradoxes... tels sont les mots d'ordre de cette édition 2016.

On vous le dit chaque année : les Rencontres du 9e art d’Aix-en-Provence qui auront lieu cette année en avril et en mai, avec un point d’orgue lors du week-end des 1,2 et 3 avril 2016, constitue à chaque fois un moment particulier dans l’année.

Qu’est-ce qui distingue Aix des autres festivals ? Sa programmation audacieuse d’abord, qui ouvre son carrefour aux autres "arts associés" : le graphisme, la peinture, le design, l’art contemporain, la performance artistique, la communication visuelle...

Véritable tête chercheuse des graphismes neufs, Serge Darpeix, le directeur artistique du Festival arrive chaque année à nous séduire avec des travaux graphiques inédits, à nous faire épeler des noms nouveaux qui tous, sont appelés à faire leur chemin dans les années qui viennent.

L’autre caractéristique du festival d’Aix qui a lieu au moment où le printemps commence à reprendre de la chaleur, c’est sa parfaite cohésion avec la ville qui s’anime chaque année grâce au 9eArt.

La réalité ironique et réfractée des 13e Rencontres du 9e art d'Aix-en-Provence
Serge Darpeix, directeur artistique et technique du festival, et Michel Fraisset, son directeur.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Dans des lieux répartis dans toute la ville, de la Cité du Livre où se trouve la librairie et les auteurs pendant le week-end BD, au Musée du Palais de l’archevêché, à l’atelier de Cézanne, à la Bibliothèque Méjanes, à la Fondation Vasarely, à l’Office du Tourisme, jusque dans les galeries de la ville, et certains commerces partenaires. Et puis, tout cela est gratuit, selon le vœu du directeur et créateur du Festival, Michel Fraisset. Aix, c’est 13 expos, dont 10 créations, dans 10 lieux de la ville, une des plus belles de Provence, que domine sur l’horizon la crête minérale de la Montagne Sainte-Victoire peinte par Cézanne.

Enfin, loin de ces festivals où les auteurs dédicacent en batterie, la librairie n’offre que les albums des créateurs présents, lesquels dédicacent quand ils veulent, inscrivant eux-mêmes sur le tableau les moments où ils seront présents. Plus de 50 auteurs sont invités.

Alors cette programmation cette année ? Elle est comme l’affiche signée par l’Allemand Henning Wagenbreth : bariolée, expressive, métaphorique et euphorique, dans la lignée des Bazooka, des Pascal Doury, des Bruno Richard...

L’affiche de Henning Wagenbreth
DR

Elle annonce bien un esprit de dérision celle des Requins Marteaux qui rendent hommage à leur bienfaiteur, incarnation du capitalisme jovial et séducteur, de la pompe à profit de bonne humeur : Édouard-Michel Méroll lui-même, le magnat de l’huile de moteur et de la friture, mécène du 9e art, qui expose, à côté de son sourire ultra-bright décoché pour les besoins de la photo, sa collection de planches originales issues du catalogue des Requins Marteaux. Toute allusion à un magnat de la grande distribution existant...

Meroll, dont les huiles servent aux rouages de la marche capitalistique du monde, ardent bienfaiteur du 9e art.
Photo DR

Dérision qui est aussi celle du Flamand Brecht Evens aux couleurs et aux graphismes pleins de fantaisie, marqués par la faconde flamande, joyeuse et colorée comme du Ensor, bavarde comme du Jérôme Bosch, dansante comme du Rik Wouters, fascinante et paradoxale comme du Ever Meulen...

Une aquarelle de Brecht Evens

Décalée et utopique, comme cette ville de FranDisco imaginée en volume par Marcel Schmitz, un authentique artiste trisomique qui s’est lié d’amitié avec Thierry Van Hasselt, l’un des animateurs du label Frémok, et qui a décidé de concrétiser pour lui cette "anarchitecture" d’une ville-fantasme où vivent des êtres inédits dans une création qui relève de l’art brut, ou plutôt d’un "art outsider".

Une réalisation de Marcel Schmitz...
Photo DR
... et une composition de Thierry Van Hasselt qui en a été tirée.
(c) Th. Van Hasselt

Des créations-paradoxes que l’on retrouve chez Guillaumit et son graphisme "Lego-jeu vidéo", Typex qui installe Rembrandt dans la Maison de Cézanne, les très belles compositions en noir et blanc de l’implacable Léo Quiévreux et du "chisteux" Nylso, et également les magnifiques compositions de Jean-Claude Götting, qui allie le charme du raconteur d’histoires à la magie du dessin.

Une composition de Guillaumit
DR

Une fois encore, un beau programme ! Mais de tout cela, nous vous reparlerons.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Rencontres du 9e Art
Aix-en-Provence
Cité du Livre
Expositions avril-Mai 2016
Week-End BD 1,2, 3 avril 2016
LE SITE DE L’EVENEMENT

 
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