La rentrée Titeuf

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C’est évidemment l’événement de la rentrée. Alors que l’écolier à la houppe arpente dans ses aventures la cour de récré, son papa Zep, quant à lui, fait partie de la cour des grands : il y a Zep, le best-seller, celui que l’on considère en raison de ses millions de lecteurs ; mais il y a surtout Zep l’artiste, le Grand Prix d’Angoulême, qui inspire un respect unanime.


Le 12ème Titeuf sort le 28 août.: Editions Glénat

Il y a un phénomène Zep à nul autre pareil. Certes, il y a les chiffres, une mise en place de 1,8 millions d’exemplaires, un score jusqu’ici réservé aux plus grands : Astérix, Tintin, Gaston Lagaffe, Les Schtroumpfs… 16 millions d’albums vendus, traduits en 25 langues. Des dessins animés, dont une nouvelle saison démarre cet automne sur France 3 et Canal J qui font des ratings à faire rougir les Japonais. 250.000 visiteurs à son exposition à la Cité des Sciences, Le Zizi sexuel, le robot Titeuf sur Messenger, etc.

Mais le vrai succès de Zep, c’est l’unanimité qui se fait sur son nom : la qualité de son trait malgré sa vocation commerciale, l’intelligence de ses récits, la profonde honnêteté de sa démarche, sa simplicité en dépit de la reconnaissance énorme qu’il reçoit, sa générosité et son engagement pour les causes humanitaires, sa capacité à épauler les talents de ses confrères (notamment dans le magazine Tchô), sa capacité à prendre des risques artistiques, etc.


Le phénomène Zep fait partie du phénomène Titeuf: Photo : D. Pasamonik (L’AgenceBD)

Lors de sa présidence à Angoulême, il a enchanté les festivaliers par sa disponibilité, sa sympathie, son amabilité. Des qualités que l’on prêtait naguère à un Franquin ou à un Gotlib, rarement citées quand on évoque certaines figures médiatiques de la nouvelle génération.

C’est pourquoi un nouvel album de Titeuf est à chaque fois une fête. Ce douzième opus, intitulé Le sens de la vie, avec sa couverture renversante, cerne très bien le gamin qu’est Titeuf : un enfant qui perçoit l’adolescence comme une maladie, qui constate non sans étonnement la passivité de son père devant la violence, la perte de son emploi, voire la dépression et qui appréhende la vie avec son intelligence, sa logique, et ses moyens propres. Il aborde son univers : l’école, ses copains, les filles et le sexe qui l’intrigue beaucoup, avec un volontarisme de tous les instants. Il y a un moraliste dans ce personnage-là, empreint d’une nostalgie de la pureté de l’enfance –un peu celle du « bon sauvage » imaginé par Jean-Jacques Rousseau, un compatriote de Zep- mais qui n’est pas dupe du cours inéluctable de la vie.


Titeuf T12 : Un best-seller annoncé: (C) Zep/Glénat