Actualité

La rentrée littéraire de Catherine Meurisse

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 septembre 2008                      Lien  
C’est un des évènements littéraires de la rentrée. Mieux qu’Amélie Nothomb, mieux qu’Éliette Abécassis ou Christine Angot, mieux que Jean-Paul Dubois ou Tristan Garcia, il y a Catherine Meurisse qui nous fait découvrir en dessins le plaisir du texte.

« Une bande dessinée, quoi ? Non » affirme Cavanna dans la préface. Il parle de « griffonnages », de « texte qui se faufile », de « dessin qui prolonge naturellement l’écrit ». Le (sympathique) vieux barbon de Charlie Hebdo a eu un tel plaisir littéraire en lisant ce livre qu’il en récuse le terme de « bande dessinée » pour le décrire, sans doute pour essayer de conférer une noblesse pour ce que le quidam distrait pourrait prendre pour un petit miquet. Désolé Cavanna, mais tu te trompes. Ceci est une bande dessinée et du meilleur genre : Ellipses, récitatifs, bulles de textes, ironie graphique en contrepoint du texte, effets cinétiques, rien ne vient contredire les définitions les plus courantes du médium. C’est pourquoi tu ne nous l’enlèveras pas. D’autant que le plaisir et le talent sont à chaque page.

Du Roman de Renart à Chrétien de Troyes, de Molière à Voltaire, de Proust à Céline, d’Albert Camus à Marguerite Duras, elles sont toutes là les figures littéraires, brossées à grands traits mais aussi avec de fines notations par Catherine Meurisse, l’une des signatures les plus redoutées de Charlie Hebdo.

C’est magnifiquement raconté, intelligent jusqu’au bout du trait et délicieusement instructif. Fourmillant d’anecdotes, cette revisitation de l’histoire littéraire caractérise de façon synthétique et brillante chacun des grands auteurs de la littérature française.

Le plaisir du texte déborde du dessin, Cavanna l’a bien ressenti, mais l’imagerie mise en place par Catherine Meurisse désacralise précisément ces grands noms qui, parfois, font peur. La caricature n’est pas ici une charge qui peut détruire une réputation d’un seul trait au vitriol, elle synthétise au contraire, et à la perfection, ce qui a d’humain et d’attachant dans chacun de ces grands hommes.

La rentrée littéraire de Catherine Meurisse
Balzac vu par Catherine Meurisse
Editions Sarbacane

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Mes hommes de lettres – Par Catherine Meurisse – Ed. Sarbacane

Acheter l’album en ligne

 
CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Actualité  
Derniers commentaires  
Agenda BD  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD