Jessica se cache, comme toute héroïne hollywoodienne à tendance dramatique. Son exil dans une communauté religieuse sclérosée a quelque chose de Witness (film de Peter Weir, 1985). Au milieu de ces pieux isolés et fragiles, notre aventurière blonde garde un œil sur son fils tout en s’inquiétant de l’approche d’un duo de tueurs plus que dangereux. La rencontre donnera à Jessica l’occasion de faire montre de ses qualités de courage et d’agressivité, alors que les morts commencent à s’amonceler autour d’elle.
Voilà au moins un titre particulièrement juste : le désir et la violence, tel se présente le programme du tome 3 de la route Jessica. Désir du patriarche communautaire pour la magnétique Jessica, impeccable dans ses tenues moulantes ; désir de son fils pour sa jeune amante, tous deux touchants d’innocence. La violence ? Partout ailleurs, comme souvent dans les histoires de Dufaux.
Le problème, c’est qu’en dehors des thèmes désormais récurrents de cet univers bien campé, le scénario semble hésiter entre les pistes, et s’enfermer dans une succession de portraits, sans donner à l’intrigue une vraie direction. On se perd un peu, s’ennuie souvent, et les couleurs trop vives de Renaud n’arrangent rien à l’affaire. Ce parcours en 3 actes de Jessica Blandy semble laisser une possibilité de suite, tout en replaçant la belle blonde au milieu de ses carcans : solitude, survie, déprime...
Au bout du compte, on serait tenté d’ajouter à ce diptyque désir/violence un troisième élément : lassitude...
(par David TAUGIS)
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