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La vie… à quel prix ! par Neil Gaiman, Chris Bachalo, Mark Buckingham et Dave McKean – Panini Comics

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 juillet 2008                      Lien  
Croiser la mort comme cela, par hasard, dans un dépôt d’immondices, laquelle vous sauve quasiment la vie, ce n’est pas banal ; la trouver séduisante sous ses atours gothic-punk et la suivre dans ses équipées, voilà qui garantit des frissons quand on cherche à tuer l’ennui…

C’est ce qui arrive à Sexton, un jeune new-yorkais mal dans sa peau, en pleine phase d’incommunicabilité avec ses parents, souffre-douleur de ses camarades de lycée et transparent aux jeunes filles qu’il fréquente. Sa vie n’a pas de prix, pense-t-il.

Et puis là, il rencontre Didi qui n’a pas exactement le profil que la caricature donne à la Grande Faucheuse. Elle n’est pas la seule à avoir traversé le miroir. D’autres êtres un peu branques circulent dans les coulisses de la ville. Certains les perçoivent, d’autres non. Didi vient-elle chercher Sexton ? Non, son heure n’est pas venue. C’est son quart d’heure à elle : Elle est ici pour goûter un moment à la vie, histoire de se rappeler la saveur d’un petit-déjeûner pris au petit matin, servi par un commerçant adorable, d’entendre le rire d’un enfant, une chanson futile, ou de profiter du plaisir simple de prendre le taxi… Sa rencontre avec Sexton sauve littéralement l’adolescent d’un mortel ennui.

Le script de Neil Gaiman est un impeccable conte philosophique fait de petits riens qui sont autant de raisons de vivre. Il arpège à merveille sur les mille et uns sentiments de l’adolescence, en particulier ceux qui construisent un mal de vivre qui vous pourrit l’existence. La confrontation entre l’ado qui se sent inutile et le paraplégique dans sa chaise roulante symbolise à lui seul le questionnement qui parcourt l’album : quel est le prix d’une vie ? Pour en remettre une couche, dans le dernier chapitre, la mort elle-même donne au lecteur quelques conseils de prévention contre le SIDA.

Si tout l’album est redevable au dessin parfaitement efficace de Chris Bachalo, les dernières pages dues à Dave McKean (également l’auteur de la couverture et du design général de l’ouvrage) ajoutent à l’élégance générale de ce récit remarquable issu de la plume de l’un des précieux scénaristes d’aujourd’hui.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN :

Panini Comics
 
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1 Message :
  • Il s’agit en effet d’une excellente lecture
    16 juillet 2008 19:51, par Michel Dartay

    qui permet de découvrir le talent littéraire de Neil Gaiman dans un livre à dimension humaine (bien plus que la longue saga des Sandman qui comprenait prés de 70 comics). Cette histoire fut publiée aux Etats-Unis sous forme de mini-série. Death est apparue vers le 8ème comics de la série Sandman, mais son apparence rend ce personnage attachant puisque Gaiman lui a donné les traits d’une charmante punkette. Quant à l’histoire de Dave Mac Kean, elle permettait de sensibiliser les jeunes à l’usage du préservatif, et il en fut tiré des dizaines de milliers d’exemplaires qui furent distribués gratuitement en librairie Comics. Une incontestable réussite qui témoigne de la facilité qu’à Gaiman à traiter de thèmes graves de façon plaisante. Le catalogue de panini brille plus par sa profusion que par sa finesse, il faut donc saluer cette parution qui serait parue chez Delcourt si panini n’avait repris les droits.

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