Nos dossiers Marché de la BD, faits et chiffres

La vogue des mangas fait saliver les médias

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 janvier 2004                      Lien  
Papier sur le dessin animé japonais sur [{Yahoo Actualités}->http://fr.news.yahoo.com/040121/202/3lo1r.html]. Il est le reflet de la vogue des mangas et des manganimes particulièrement en hausse ces temps-ci.

On y trouve des chiffres intéressants, notamment la progression historique de l’industrie des dessins animés au Japon passés de « 4,6 mds de yens en 1975 à plus de 200 mds de yens (1,5 mds EUR) en 2002, selon les dernières statistiques publiées par l’agence de publicité japonaise Dentsu. »

« Kawaï »

Le journaliste découvrant d’une bouche gourmande le mot « kawaï » (mignon, en japonais) est allé recueillir l’opinion de Ilan Nguyên, cheville ouvrière du Forum des Images que vous avez vu à l’œuvre, si vous étiez à Angoulême l’année dernière, aux côtés de Taniguchi lors de la remise des prix. Devant la naïveté du journaliste, notre éminent spécialiste ne peut qu’avancer des évidences, d’ailleurs un peu fautives quand il parle du marché français : «  Au Japon, les mangas et dessins animés grandissent en même temps que le public, alors qu’en France, à partir d’un certain âge, les enfants arrêtent de lire des B.D et de regarder des dessins animés car plus rien ne s’adresse à eux ». Le résumé, c’est que la Japanimation va bien (on le savait, merci) et que l’année prochaine, une version américaine d’Astro Boy va arriver en salle. Mais ça, on l’avait déjà lu sur ActuaBD.

Une progression de 75%

Plus avisé, le magazine Bo-Doï, dans son numéro daté de janvier 2004, a consulté une spécialiste de la société d’études Ipsos qui étalonne les parts de marché de chacun des éditeurs. Sophie Martin, statisticienne de cet organisme, constate que la progression des mangas cette année, en parts de marché entre janvier et octobre (et non en nombre de titres produits), est de à 75%, contre 2% pour la BD traditionnelle. Et Bo-Doï de conclure : « Bigre ! 2%, c’est pile le même chiffre que celui de l’édition générale qui, elle-même, n’a aucune raison de pavoiser ». En cela, le mensuel spécialisé rejoint notre analyse publiée sur ce site il y a quelques jours.

Le nombre de vendeurs de mangas a doublé

Interrogé par le même magazine dans la cadre d’une série d’articles plutôt bien faits signés Vincent Ejarque, Yves Schlirf, l’homme des mangas chez Dargaud, analyse les fondamentaux du marché : Le label Kana représente 20% du chiffre d’affaires de Dargaud contre 18% l’année précédente et ses BD sont aujourd’hui distribuées dans 900 points de vente contre 350 l’année précédente. Ce qui est paradoxal : les points de vente ont doublé et la progression n’est que de 2% ? La progression des ventes s’est donc faite au détriment de Dargaud ? C’est peu probable. Comme quoi, les chiffres…

Stock-outil

Autre pondération à apporter à cette brusque progression : si, réellement, le nombre de points de ventes a progressé à ce point depuis un an, il a dû se passer un phénomène bien connu des économistes : la constitution par les libraires d’un stock-outil. Certains libraires, désormais convaincus de la pertinence des mangas dans leurs rayonnages, ont du acheter un stock pour en assurer une exposition permanente. Ces livres ne sont pas, en théorie, achetés par les lecteurs. Il est possible, dès lors, que la progression soit moins spectaculaire l’année prochaine. C’est pourquoi les chiffres signifient peu de choses, seule la tendance compte. Et celle-ci montre qu’en 8 ans, grâce aux mangas notamment, la BD a gagné des lecteurs en valeur absolue.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Illustration : Aquarelle de Hayao Miyazaki pour Howl’s Moving Castle, son prochain film en développement en 2004. © Studios Ghibli

 
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