Tiens, le "point" du S a disparu dans le titre de la série... Comme si le mystère du nom de l’héroïne s’effaçait devant ses péripéties d’espionne malgré elle.
Commencez donc par oublier cette couverture racoleuse au possible. Point d’érotisme ici, ni même de vrai romance. Seule la copine de Shania semble, au début de ce récit, très portée sur les joies de l’anatomie comparée. Une colocataire qui va lui présenter un brillant professeur de théologie musulmane, qui lui-même prépare... un attentat plus frappant encore que celui du 11 septembre 2001. Et en parallèle, un certain professeur Rivkas, réchappé d’un centre recherche russe, débarque dans la vie de Shania. Un lien les unit, et pas n’importe lequel.
Grand virtuose de la technique scénaristique, Jean Van Hamme zigzague entre les thèmes contemporains pour faire courir la charmante Lady S : quand on vient à peine de quitter le groupuscule terroriste, on se retrouve avec la cavale du scientifique estonien.
Dommage que notre cerveau islamiste soit si caricatural. Les autres personnages secondaires, comme l’amoureux transi chargé de surveiller Shania, s’avèrent plus intéressants.
Quant au dessin d’Aymond (avec des couleurs de Sébastien Gérard), tout en parfaite maîtrise du trait réaliste, il fait des clins d’œil à Philippe Francq (Largo Winch). Le petit monde de Van Hamme a toujours ce petit côté rassembleur...
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.