Le Traks est un sport de combat violent qui fascine les foules. Il est pratiqué à la fois par les Nolyaks et les Stintlers. Lans Sirling et Struder Sin Norilsky gravissent les échelons de la notoriété au sein de leur communauté respective. Dans un contexte de guerre qui se prépare, les deux hommes deviennent des symboles que les politiques ne se privent pas de manipuler…
De nationalité allemande, Maximillian Schmeling est le premier boxeur européen sacré champion du monde des poids lourds (juin 1930 à juin 1932). Même s’il n’a jamais adhéré au parti d’Hitler, les succès de Schmeling ont largement été exploités par le régime nazi. La rivalité qui l’opposa à l’américain Joe Louis (de son vrai nom Joseph Louis Barrow) se transforma après guerre en amitié [1]. Dans le contexte exacerbé de l’Entre-deux-guerres, ces deux sportifs devinrent des symboles nationaux. C’est en s’appuyant sur la vie et le destin de ces deux grands champions de boxe que Jean-Charles Gaudin a imaginé une rivalité opposant deux hommes incarnant deux civilisations différentes mais des valeurs communes, celles de l’honneur, du respect et de l’honnêteté.
Cette série dépasse largement la simple reconstitution de matchs de boxe car elle aborde l’instrumentalisation de la notoriété à des fins politiques. Déjà dans Le Feul, nominé pour les Essentiels du prochain FIBD d’Angoulême, Gaudin montrait sa capacité à introduire, dans un décorum de Fantasy, des discours sous-jacents qu’ils soient humanistes ou sociaux.
La couverture est diablement aguichante. Par contre, les pages, elles, sont de qualité inégale. Christophe Picaud, qui a déjà signé Les Larmes du démon [2], utilise un trait réaliste où les expressions de visage ont tendance à se figer. De plus, les dégradés de couleur réalisés par Pascal Quidault accentuent l’absence de décors ou de détails.
Ce premier acte de Lans Sirling est plaisant, mais demande de hausser d’un cran la qualité du graphisme et des couleurs. Histoire de ne pas rester dans les cordes…
(par Laurent Boileau)
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[1] Schmeling paya d’ailleurs plusieurs opérations de Louis et participa à ses frais d’enterrement.
[2] 4 albums chez Clair de Lune.
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